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Formule E : déficit de 13,6 millions et mise en demeure

Des voitures de course empruntent un virage lors de la formule E à Montréal le 30 juillet 2017.

Des voitures de course empruntent un virage lors de la formule E à Montréal le 30 juillet 2017.

Photo : La Presse canadienne / Tyler Remiorz

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

L'événement de formule E de Montréal a généré un déficit de 13,55 millions de dollars, indique dans son bilan final Montréal c'est électrique, organisme sans but lucratif créé par la Ville de Montréal pour gérer l'événement. Formula E Operations, promoteur du championnat à l'échelle mondiale, a envoyé une mise en demeure pour réclamer des sommes qui lui sont dues.

Un texte de Julien McEvoy

Déjà qualifié de « fiasco financier » par la mairesse Plante, qui depuis a annulé sa tenue, l’événement s'est déroulé les 29 et 30 juillet derniers, en plein cœur de Montréal.

Nombre de résidents et de commerçants ont déploré l’impact de cette course automobile urbaine sur l’accès à l’arrondissement et sur la circulation dans Ville-Marie, au centre-ville, où le niveau d’activité est très élevé en période estivale.

Quoi qu’il en soit, la course ne reviendra pas. Elle termine son parcours avec un trou à combler de 13,55 millions, ce qui est dû en grande partie, explique Montréal c’est électrique, au fait que des subventions promises par le cabinet de l’ex-maire Coderre ne se sont jamais matérialisées.

L’événement a généré des revenus de 3,5 millions et a engendré des dépenses de 20,5 millions, pour un coût de 17 millions, lit-on dans le bilan final publié lundi.

Or, du montant de 11,55 millions promis par Denis Coderre, Montréal c’est électrique n'a finalement reçu que 3,45 millions, ce qui laisse un trou de 13,55 millions à combler pour pouvoir couvrir le coût net de 17 millions.

Le déficit inclut une marge de crédit impayée de 6,65 millions, une dette de 600 000 $ au promoteur de l’événement, evenko, ainsi qu’un montant de 6,3 millions à payer à Formula E Operations pour les droits de course, les services et le transport des équipements.

Deux billets gratuits sur trois

Le bilan final de l’organisme indique aussi que des 45 000 spectateurs qui ont assisté aux courses tenues à Montréal lors de cette fin de semaine de juillet, 15 000 ont payé leurs billets.

On se rappellera que cet enjeu précis avait mis Denis Coderre dans l’embarras à quelques jours du vote de novembre dernier.

Au moment d’annoncer que son administration annulait la tenue de la formule E à Montréal, en décembre, Valérie Plante avait déclaré que le montage financier de l’événement était « irréaliste, déconnecté, voire douteux ».

Montréal c’est électrique a en outre annoncé dans son bilan la fin de ses opérations, le licenciement de son directeur général et la démission de son conseil d’administration, lequel était composé de bénévoles.

Mise en demeure

La question demeure toutefois : qui paiera les montants en jeu, notamment les 6,3 millions à Formula E Operations, qui gère le championnat?

« Nous avons reçu une mise en demeure de la part de la Formula E », explique Simon Pillarella, ex-directeur général de Montréal c’est électrique. « Ils nous demandent de payer les sommes résiduelles au contrat. Comme Montréal c’est électrique n’existe plus, on ne paiera pas Formula E, bien évidemment. »

Est-ce que Formula E Operations tentera d'aller chercher cet argent-là dans les coffres de la Ville? « Peut-être. Mais ce n’est pas à moi de répondre à cette question-là », répond M. Pillarella.

Ce montant de 6,3 millions ne couvre que la partie 2017 du contrat qui liait Montréal c'est électrique à Formula E Operations, contrat qui était bon pour trois ans. 

« Il reste un solde impayé pour 2017, et il restait des montants à payer pour les années 2018 et 2019 », explique l'ex-directeur général.

Est-ce donc que la dette totale dépasse 6,3 millions de dollars? « Théoriquement, oui. Mais il peut toujours y avoir une entente à l’amiable », dit M. Pillarella, qui refuse de se prononcer sur l’ampleur des montants en jeu.

Du côté de la Ville, la décision de saborder l'organisme permet de limiter les pertes financières.

« Nous maintenons que l’annulation des épreuves de formule E à Montréal était la seule avenue possible. En effet, le risque financier était trop élevé et les retombées, incertaines », a déclaré Robert Beaudry, responsable du développement économique et commercial au sein du comité exécutif de la Ville.

Invitée à commenter la situation, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déclaré qu'elle fera tout pour limiter les dégâts pour les Montréalais.

« Les ententes contractuelles étaient entre Montréal c’est électrique et Formula E [Operations], donc on va laisser le syndic de faillite et les avocats cheminer là-dedans. Pour l’instant, il n’est pas question pour Montréal d’endosser quelque dépense que ce soit », a-t-elle dit.

Avec des informations de Jean-Sébastien Cloutier

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