Semaine de prévention du suicide : cri du cœur de personnes endeuillées

C'est le début de la semaine de prévention du suicide.
Photo : Radio-Canada
Chaque jour, trois Québécois s'enlèvent la vie. Pourtant, un grand silence plane sur le sujet. Chantale Bouchard a perdu un proche à la suite d'un suicide et un autre des siens présente des signes précurseurs. Pour elle, la loi P-38 qui protège les personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui a ses lacunes.
« Bien souvent, tu as des semaines d'attente, ça peut prendre 10 mois avant que tu voies des psychiatres. C'est long quand tu es souffrant. Tu téléphones à des endroits, c'est une urgence et c'est un répondeur qui te répond. T’sais, ça se passe maintenant », explique Chantale Bouchard.
La dame estime que les citoyens n’ont pas suffisamment de ressources pour aider leurs proches.
« »
Les faiblesses du système de santé affectent également Sylvain Tremblay, qui a même fait parvenir une lettre au ministre de la Santé Gaétan Barrette dans l'espoir d'améliorer le processus de dépistage et d'intervention en santé mentale.
Le problème, selon lui, c'est que les idées suicidaires ne sont pas visibles à l'oeil nu.
« Souvent on se présente à l'urgence, on règle le problème physique, on leur donne des médicaments et on les renvoie chez eux, sans vraiment qu'on ait fait un suivi personnel. Quand on est en processus de suicide, on est capable de feindre bien des choses. Il y a des gens qui passent le protocole et qui commettent l'irréparable », déplore Sylvain Tremblay.
« Parler sauve des vies »
Le thème de la 28e semaine de prévention du suicide qui s'amorce, « Parler sauve des vies », vise à engager les discussions face au suicide, un thème qui demeure tabou.
« Dans nos milieux de travail, nos vies personnelles, dans nos activités, nos loisirs, être à l'écoute. Et oser. Et en parler du suicide. S'intéresser et voir aussi s'il n’y a pas un membre près de moi qui serait en détresse, qui aurait besoin d'écoute », explique le directeur général du Centre de prévention du suicide 02, André Houle.
D'après les informations de Rosalie Dumais-Beaulieu