Un élu d'Halifax dans l'embarras après avoir relayé la lettre d'un groupe suprémaciste

Le conseiller Matt Whitman a relayé sur Twitter une lettre destinée au conseil municipal d'Halifax, sans savoir qu'elle provenait d'un groupe suprémaciste.
Photo : Radio-Canada / CBC
Un élu d'Halifax, Matt Whitman, est dans l'embarras après avoir relayé dans les médias sociaux une lettre d'un groupe suprémaciste blanc destinée au conseil municipal.
Ce groupe dénonce le retrait de la statue d’Edward Cornwallis d’un parc du sud de la ville. Matt Whitman assure qu’il ne connaissait pas ce groupe quand il a transmis sa publication.
Le groupe se faisant appeler ID Canada affirme que la décision du conseil municipal représente un affront impardonnable. « L’incident est une manifestation inquiétante d’un mépris profond envers les exploits des fondateurs européens du Canada », écrit le groupe dans cette lettre.
Sur son site Internet, ID Canada se décrit comme un groupe ethnonationaliste fondé en 2014 en réaction au déclin de l’identité canadienne, à l’augmentation de l’immigration provenant du tiers-monde et à la prévalence des sentiments antieuropéens au pays. Il dément être suprémaciste ou raciste.
Réactions vives
Après que Matt Whitman a relayé la publication, le maire adjoint Waye Mason a répondu à son gazouillis. « Tu partages la lettre d’un groupe néonazi. Je suis bouche bée. Qu’est-ce qui te passe par la tête? », écrit le conseiller Mason.
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« C’est vraiment décevant. Dès que j’ai vu la lettre, je me suis douté qu’il s’agissait d’un groupe raciste. Pas besoin d’une profonde analyse », a expliqué Waye Mason en entrevue. « Ça montre le manque de jugement de Matt. Les excuses ne tiennent plus quand ça continue de se produire. »
Matt Whitman assure qu’il ne connaissait pas la nature d’ID Canada. « Il s’agissait juste d’une lettre envoyée au maire et au conseil. Je n’ai pas eu la chance de vérifier les antécédents du groupe, son identité et ses objectifs », dit-il. Il a effacé son gazouillis après l’avertissement de Waye Mason et après les appels de journalistes.
Pas une première
Ce n’est pas la première fois que Matt Whitman se met les pieds dans les plats avec ses commentaires.
Au printemps 2017, il a dû présenter des excuses à la population après avoir publié une vidéo en ligne, que plusieurs ont qualifiée d’offensante pour la communauté chinoise. En octobre, durant une entrevue télévisée à CTV, il a utilisé le mot anglais « negro » et a dû présenter des excuses, encore une fois.
En février 2016, Matt Whitman avait critiqué sur Twitter un agent de la Gendarmerie royale du Canada qui avait remis une amende à son voisin. Le conseil municipal d’Halifax l’avait forcé à présenter des excuses à cet agent. Il avait alors promis d’être plus prudent dans son utilisation des médias sociaux.
« Il y a à peine un mois ou deux, il promettait de ne plus jamais utiliser Twitter. Ça n’a duré que deux semaines. On pourrait s’attendre à ce qu’il soit plus prudent », dit Waye Mason. Il ajoute que le conseil ne peut pas contrôler la façon dont ses membres utilisent Twitter.