Trop de cerfs dans la Baie-des-Chaleurs : des intervenants pressent Québec d’agir

Un chevreuil dans la neige
Photo : Radio-Canada
Plusieurs intervenants de la Baie-des-Chaleurs se mobilisent pour réclamer un meilleur contrôle du cheptel de cerfs dans le secteur. Leurs démarches ne datent pas d'hier.
Parmi ceux qui se mobilisent pour cette cause, il y a le député de Bonaventure, Sylvain Roy, le directeur régional de l'Union des producteurs agricoles (UPA), Marc Tétreault ainsi que le président de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Alain Poitras.
Ils demandent qu'une sous-zone de chasse soit créée dans la Baie-des-Chaleurs le plus rapidement possible afin de réduire le nombre de ces bêtes considérées comme une nuisance par l’UPA.
La Direction de la gestion de la faune de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et l'UPA tentent de trouver des solutions. Le député de Bonaventure interpelle le ministre de la Faune, Luc Blanchette, depuis un an déjà. Une pétition a été déposée à l'Assemblée nationale afin qu'une clôture soit notamment installée en bordure de la route 132 à Matapédia, mais le groupe n'a pas obtenu de réponse.
Nombreux accidents et récoltes ravagées
Les cervidés se retrouvent en nombre de plus en plus important et représentent un danger accru sur la route. Depuis quelques années, selon l’UPA, ils causent également des dommages considérables aux cultures.
Selon le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, on compterait entre 10 000 et 12 000 cerfs en Gaspésie. 85 % du cheptel se trouverait dans la Baie-des-Chaleurs.
L'an dernier, 600 collisions avec des cerfs sont survenues sur les routes dans la Baie-des-Chaleurs, causant des blessures et des dommages matériels, recense le ministère des Transports.
Des agriculteurs disent avoir vu leurs cultures anéanties par les chevreuils qu'ils considèrent comme un animal nuisible. Certains songeraient même à inviter des autochtones sur leurs terres, car ils peuvent chasser sans restrictions.
Selon Marc Tétreault, de l’UPA, les problèmes vont en s’aggravant.
Le nombre d'appels et de plaintes qu'on a de la part de l'ensemble de nos entreprises ne va pas en diminuant. Au contraire, ça va en augmentant.
L'abondance de cerfs est telle qu'on a rapporté que des coups de feu ont été tirés au centre-ville de New Richmond, près d'une garderie l'automne dernier.
Modifier le plan de gestion provincial dès maintenant
Pour réduire la population de cerfs, les chasseurs demandent la création d'une sous-zone dans la Baie-des-Chaleurs afin d'abattre un certain nombre de femelles. Mais pour que cela se réalise, il faudrait modifier le plan de gestion provincial dès maintenant, car le prochain n'entrera pas en vigueur avant 2020.
On veut qu’il y ait une sous-zone. Je ne veux pas qu'on attende qu’il y ait un accident grave ou que quelqu'un se fasse tirer sur son perron!
Sylvain Roy montre du doigt les compressions au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs qui, selon lui, ont causé une perte d'expertise.
Le territoire visé pour la création d'une sous-zone de chasse en Gaspésie avec des règles strictes dans la Baie-des-Chaleurs reste à déterminer, mais il pourrait s'étendre d'Escuminac jusqu'à Paspébiac, selon l'UPA, là où les dommages aux cultures ont été constatés.
Avec les informations de Pierre Cotton