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Le climat de travail s’améliore à l'UPAC

Robert Lafrenière, commissaire de l'Unité permanente anticorruption

Robert Lafrenière, commissaire de l'Unité permanente anticorruption

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Après une année difficile en 2016, le climat de travail s'améliore dans la division de la vérification des entreprises à l'Unité permanente anticorruption (UPAC). C'est ce que révèlent non pas un, mais deux rapports transmis vendredi au ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux.

Un texte de Sébastien Bovet et Xavier Savard-Fournier

Le premier rapport répond à une demande formelle faite en décembre par le ministre.

Martin Coiteux voulait connaître les mesures mises en place par le commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, pour assainir les relations de travail dans le Service de la vérification de l'intégrité des entreprises (SVIE).

Un diagnostic organisationnel produit en 2016 concluait que le climat de travail y était mauvais.

« Ça s’est amélioré beaucoup, c’est toujours à améliorer, a commenté en mêlée de presse Robert Lafrenière peu après la publication des documents. Vous savez, la gestion des ressources humaines, c’est quotidien. Il faut être vigilant. Il y a encore du travail à faire. On a les pistes pour régler ces problèmes-là. »

Le commissaire admet aujourd’hui que l’absence de processus standardisés pour délimiter les rôles et les responsabilités de chacun et une gestion mal planifiée ont miné le moral des analystes de la division en 2016, au point de créer de la frustration.

Le nombre toujours croissant de dossiers à traiter serait à l’origine de cette situation. Au départ, le SVIE recevait en moyenne 28 demandes par mois. Maintenant, il en reçoit 136.

Selon le rapport, cette augmentation est due aux changements à la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics concernant l’obligation pour les entreprises de détenir une autorisation afin d’obtenir un contrat public.

En 2013, le seuil était établi pour les contrats de 40 millions de dollars et plus. Par la suite, il a inclus tous les contrats de service comportant des dépenses de 1 million de dollars et plus.

Depuis, les rôles et les tâches sont mieux définis, les priorités de traitement des dossiers ont été revues et les employés peuvent profiter d’un programme de formation continue, indique le rapport.

Il est à noter que le SVIE n’est pas lié aux unités administratives du commissaire ou des équipes désignées de l’UPAC responsables de mener des enquêtes visant à déterminer la responsabilité criminelle ou pénale d’individus ou de personnes morales, lit-on dans le rapport. Le service est sous la responsabilité du commissaire associé.

L'UPAC doit s’acquitter de manière exemplaire de son mandat

« Le gouvernement constate que l’UPAC agit et prend des mesures pour redresser la situation », se félicite le ministère de la Sécurité publique dans un communiqué publié au moment du dévoilement des rapports.

« Mon rôle, comme ministre de la Sécurité publique, est de m’assurer que l’UPAC, sur le plan organisationnel, soit en mesure de s’acquitter de manière exemplaire de l’important mandat qui lui a été confié », explique le ministre Coiteux

II en appelle maintenant aux parlementaires afin de procéder rapidement à l’adoption du projet de loi 107 qui instaurera le comité de surveillance de l’UPAC, l’instance toute désignée, est-il écrit, pour effectuer un suivi approprié quant à l‘évolution du climat de travail au sein de cette unité.

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé, n'était quant à lui pas satisfait de cette réponse par communiqué du ministre au dépôt des rapports et a réitéré les questions posées par le Parti québécois au sujet de l'efficacité de l'UPAC et des moyens à la disposition de l'organisation.

« Le Parti québécois est déterminé à s’assurer que l’UPAC ait les meilleures structures possible, les meilleures personnes possible, pour s’assurer que justice soit faite dans les dossiers qui préoccupent les Québécois », a-t-il souligné.

De son côté, le député de Québec solidaire Amir Khadir croit plutôt que l'existence même de ce rapport est une « admission que les problèmes de relations de travail ont nui à la mission fondamentale de l'UPAC ».

« Ce qui m’intéresse, c’est de savoir si l’UPAC va compléter ses enquêtes et procéder à des arrestations, pas de savoir si le climat de travail permet ou non de tenir un party de Noël. Il y a déjà suffisamment d'information qui a filtré sur la place publique pour que la population soit en droit de s'attendre à des conclusions d'enquête rapidement, en particulier Mâchurer », a-t-il commenté.

Un deuxième rapport non sollicité

L’UPAC a aussi mené un nouveau diagnostic organisationnel de la division de la vérification des entreprises, une démarche non sollicitée par le ministre.

L’analyse conclut que le climat de travail s’est amélioré avec les nouvelles mesures appliquées l’année dernière.

Le nouveau responsable de la division est apprécié de ses employés. Il est entré en poste après la démission, en décembre, de Marcel Forget, le numéro 2 de l’UPAC.

Cependant, « le manque de communication formelle de la part de la direction donne lieu à des spéculations, à des rumeurs au sein du personnel et à la perception d’un manque de transparence », peut-on lire dans le second rapport.

Selon nos informations, le taux de roulement reste d’ailleurs élevé, même après les mesures de correction.

Un rapport qui reste secret

Par ailleurs, l’UPAC n’a pas transmis un autre rapport existant sous forme de notes manuscrites et rédigé par une employée civile de la Sûreté du Québec, qui s’est penchée sur le climat de travail au sein de la division des enquêtes, qui regroupe les enquêteurs prêtés par la SQ.

« Je n’ai pas le rapport parce que la gestion de la Sûreté du Québec, ça leur appartient. Toutes les relations de travail, même l’équipe dédiée à l’UPAC, ça leur appartient », a dit M. Lafrenière.

Par contre, a-t-il ajouté, « ce que je peux vous dire, c’est qu’avec le projet de loi 107, avec la sanction qui est à venir, si ça arrive, ils vont directement être sous mon autorité, tous les policiers [à l'UPAC]. On parle de la Sûreté, mais les policiers d’autres corps de police qui, au niveau de la gestion des ressources humaines, appartiennent encore à leur corps de police », a-t-il ajouté.

Devant cette réponse, le Parti québécois a demandé formellement au ministre de la Sécurité publique et au directeur de la Sûreté du Québec de rendre le rapport public « sans tarder ».

« N’ayant pas accès à ce rapport, et comme parlementaire qui étudie un projet de loi en commission parlementaire, ce n’est pas vrai qu’on va accorder plus de pouvoir à l’UPAC sans connaître ce qui se passe réellement à l’intérieur de cette division », a décrié Pascal Bérubé en conférence de presse.

De son côté, le ministre Martin Coiteux n’a pas l’intention de commenter davantage le dépôt des rapports aujourd’hui.

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