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Arrestation de Guy Ouellette : la mise en scène détaillée, la surveillance policière confirmée

Guy Ouellette, député indépendant de Chomedey, à l'Assemblée nationale du Québec le 31 octobre 2017

Guy Ouellette, député indépendant de Chomedey, à l'Assemblée nationale du Québec le 31 octobre 2017

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

On en sait un peu plus sur les soupçons qui ont poussé l'Unité permanente anticorruption (UPAC) à enquêter sur le député de Chomedey, Guy Ouellette, ainsi que sur le stratagème utilisé lors de son arrestation.

Un texte de Xavier Savard-Fournier

Le 25 octobre dernier, Guy Ouellette a été arrêté et interrogé par les enquêteurs de l’UPAC. Il est considéré comme un suspect dans l’enquête sur des fuites d’informations liées notamment au dossier baptisé Mâchurer, au sujet du financement du Parti libéral du Québec.

Dans des centaines de pages de documents remplis par des policiers dans le but d’obtenir des mandats de perquisition, on apprend que M. Ouellette est soupçonné « d’abus de confiance, d’avoir influencé ou négocié une nomination ou d’en avoir fait le commerce, d’entrave à la justice, de vol, de possession de biens criminellement obtenus et de complot ».

Dans leurs explications, les policiers tentent de démontrer qu’au cours des dernières années, le député Ouellette ainsi que deux autres complices, le policier à la retraite Richard Despaties et un policier actif de la Sûreté du Québec (SQ), Stéphane Bonhomme, auraient été impliqués à divers degrés dans plusieurs fuites journalistiques liées à des enquêtes de l’UPAC, notamment l'enquête Mâchurer. Ils citent une dizaine de reportages pour tenter de faire un lien entre les fuites et la nécessité d'arrêter Guy Ouellette.

Une autre personne serait également impliquée dans cette histoire. Cependant, cette section des documents a été caviardée.

C’est notamment une surveillance physique par la SQ de cette personne qui a mené les policiers à M. Ouellette, puisqu'ils ont été vus ensemble dans un restaurant. Le lieu, la date et le nom de la personne en question ont été caviardés.

Ces documents démontrent également que l’UPAC avait en sa possession plusieurs mandats de perquisition, autant pour le véhicule et les résidences de M. Ouellette que celles de ses présumés complices.

Les documents confirment aussi que M. Ouellette a été surveillé par l’UPAC.

Arrestation du 25 octobre

Les documents révèlent également les détails de la mise en scène qui a mené à l’arrestation du député de Chomedey.

Tout d’abord, la Cour avait approuvé les « techniques d’enquêtes » utilisées, c’est-à-dire l’utilisation du téléphone cellulaire de Richard Despaties dans le but d’arrêter Guy Ouellette.

Le 19 octobre 2017, les policiers ont obtenu le droit de perquisitionner les résidences de Stéphane Bonhomme et de Richard Despaties, de saisir le cellulaire de ce dernier et d’envoyer un message texte qui ferait croire à Guy Ouellette qu’il aurait un scoop à lui transmettre.

« L'objectif recherché par les policiers est de prétendre être Richard Despaties et qu'il possède un « autre scoop » pouvant intéresser Guy Ouellette », peut-on lire dans l’un des huit documents obtenus.

Une fois les perquisitions faites, le 25 octobre en matinée, l’équipe d’enquêteurs a ensuite enclenché le plan pour appâter le député :

  • [12 h 56] Après avoir envoyé un message au député Guy Ouellette, dont le contenu n’a pas été dévoilé dans les documents, un policier a déposé un sac de plastique contenant un sac de papier brun, avec des feuilles de papier blanches à l'intérieur de ce dernier, à l’arrière d’une borne de recharge électrique dans le stationnement du Tim Hortons de Laurier-Station, à Québec, sur la rive sud.
  • [13 h 39] Guy Ouellette s'est présenté au Tim Hortons au volant de son véhicule, pour lequel la police a demandé un mandat de perquisition, et a récupéré le sac de plastique.
  • [13 h 40] Un enquêteur a procédé à l’arrestation « sans mandat » de Guy Ouellette. À ce moment, « la portière de l’automobile était ouverte ». Guy Ouellette a ensuite pris son cellulaire, avant d’être sommé de le laisser dans le véhicule.
  • [13 h 42] L’enquêteur a saisi le cellulaire de M. Ouellette et l'a mis sous scellé deux minutes plus tard, « sans consulter son contenu ».
  • [13 h 45] Une fouille sommaire du véhicule a été effectuée. L’enquêteur a alors récupéré le sac de plastique et a noté la présence d’une tablette électronique dans le véhicule. « Cet item n’a pas été saisi », selon les informations présentées dans les documents.

Aucune accusation n’a été portée contre Guy Ouellette depuis son arrestation.

Avec des informations de Geneviève Garon

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