Chutes sur les chantiers : un travail de prévention à parfaire au Nouveau-Brunswick

Chaque année, au Canada, 42 000 travailleurs se blessent lors de chutes.
Photo : Shutterstock / Benoit Daoust
Au Nouveau-Brunswick, la loi oblige les ouvriers de la construction qui travaillent en hauteur à prendre des mesures pour assurer leur sécurité. Pourtant, des accidents continuent de survenir, surtout dans le milieu de la construction résidentielle.
Malgré un règlement qui vise à les prévenir, 25 chutes accidentelles surviennent en moyenne chaque année au Nouveau-Brunswick sur les chantiers. Et depuis 2011, cinq d'entre elles ont été fatales.
Au Canada, c’est 42 000 travailleurs par année qui se blessent à la suite d'une chute. Et comme un tiers de ces chutes surviennent en hauteur, le risque de blessure grave est d'autant plus élevé.
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« Ça fait depuis 1991 qu'on a un règlement au Nouveau-Brunswick pour la prévention des chutes, mais en 2010 on a mis beaucoup d'emphase pour améliorer ces règlements-là », affirme Richard Blais, directeur de la conformité à Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick.
La loi néo-brunswickoise offre maintenant des options pour la prévention des chutes : la plus sûre concerne l’installation d’un garde-corps qui en élimine le risque, mais on propose aussi de mieux contrôler les espaces où les ouvriers se déplacent ou de les équiper d'un harnais anti-chute.
Laxisme dans l’industrie de la construction résidentielle
Selon Richard Blais, c’est dans le secteur de la construction résidentielle que les risques sont les plus élevés.
L'Association de la sécurité de la construction du Nouveau-Brunswick abonde dans le même sens.
Elle offre des formations à bas prix pour l'industrie de la construction.
Selon son président-directeur général, Roy Silliken, la formation sur la sécurité en hauteur est une des plus répandues chez ses clients. Mais sur près de 3000 entreprises pouvant se doter de ces formations, moins d'un tiers s'en prévalent.
Si le secteur industriel observe généralement les règles à la lettre, Roy Silliker croit lui aussi que le défi se trouve en construction résidentielle.
Le scénario le plus commun que nous autres on voit [...], c'est une personne qui a l'équipement pour se protéger, mais qui ne le porte pas.
Depuis quelques années, Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick dit axer ses efforts sur la sensibilisation et sur une politique de tolérance zéro appliquée par les 40 inspecteurs en santé et sécurité.
Roy Silliken mise quant à lui sur un passeport standardisé afin que travailleurs et entrepreneurs puissent s'en servir comme sceau de qualité.
Il ajoute que les propriétaires de maisons pourront ainsi eux aussi s'assurer que leurs travaux sont effectués de manière sécuritaire.
D'après un reportage de Nicolas Pelletier