Le vin engendre un litige entre l’Australie et la Colombie-Britannique
L'Australie dénonce les politiques sur la vente de vin dans certaines provinces au Canada.
Photo : Radio-Canada / Martin Thibault
Les politiques régissant la distribution, les licences et la vente de vin dans certaines provinces canadiennes, dont la Colombie-Britannique, font l'objet d'une plainte de l'Australie déposée mardi devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’Australie juge que la Colombie-Britannique ainsi que l’Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse ont une politique discriminatoire envers ses vins d’importation. Le pays dénonce la majoration des produits et l’accès limité au marché canadien.
Les deux États ont 60 jours pour régler ce différend ou l’OMC devra se prononcer à ce sujet.
Cette plainte survient deux ans après que l’Australie a enjoint le Canada à lui donner la même considération que l'Union européenne et à réduire les barrières commerciales sur l'industrie du vin.
En octobre dernier, Washington avait également accusé la Colombie-Britannique de donner un avantage indu aux producteurs de vin de la province en leur réservant la vente exclusive dans les épiceries, ce qui contribue à exclure les producteurs américains.
Les États-Unis alléguaient que les mesures adoptées en 2015 par la Colombie-Britannique, qui autorisent ses vignerons à vendre leurs produits dans les épiceries, contreviennent aux règles du commerce international.
Natasha Nystrom, une porte-parole d'Affaires mondiales Canada, rappelle que les responsabilités entourant la distribution et la vente de boissons alcoolisées relèvent des provinces. « Le gouvernement travaille en étroite collaboration avec toutes les provinces pour veiller à ce que leurs politiques [...] soient conformes à nos engagements commerciaux internationaux », fait-elle valoir.
Selon Geneviève Dufour, professeure à la faculté de droit de l'Université de Sherbrooke, au Québec, la démarche entreprise auprès de l'OMC vise principalement la Colombie-Britannique et l'Ontario, mais l'Australie a décidé d'y inclure certaines mesures qui l'irritent au Québec ainsi qu'en Nouvelle-Écosse.