Rénovation des écoles : Québec pèse sur l’accélérateur

La rénovation des écoles peut notamment permettre la mise aux normes de bâtiments, la réfection de toitures, l’amélioration du système de chauffage, de ventilation ou de plomberie.
Photo : Radio-Canada
Le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a réuni de nombreux acteurs du milieu de l'éducation, lundi matin, dans une école de Montréal, pour indiquer qu'une somme de 740 millions de dollars, dont la majeure partie avait déjà été annoncée, sera investie deux mois plus tôt que prévu afin de rénover et de remettre en état 1282 écoles du Québec en 2018.
Un texte de Julien McEvoy
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« Ça peut paraître court, deux mois, mais pour les commissions scolaires, c’est fort important pour aller en appel d’offres et pouvoir procéder aux travaux », a ajouté la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) en remerciant le ministre Proulx.
Du montant de 740 millions, seulement 16 millions sont un investissement qui ne se trouve pas déjà dans le Plan québécois des infrastructures 2017-2027, publié en même temps que le dernier budget, en mars 2017.
Ces 16 millions serviront à faire des travaux plus urgents ou des travaux d’embellissement, comme la réparation d’une porte ou d’une fenêtre.
Même si le montant de 724 millions était déjà connu, les écoles pourront donc dès maintenant l’utiliser. Au cours des dernières années, la confirmation des montants alloués à la rénovation, à l’entretien ou à la construction des écoles se faisait en mars.
« Tout investissement significatif pour l’entretien et la rénovation de nos écoles est le bienvenu, car les besoins sont énormes. Cependant, le ministre doit s’assurer que ces sommes annoncées se concrétiseront réellement, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé », a déclaré la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) par l’entremise de sa présidente, Louise Chabot.
La CSQ rappelle qu’« il est arrivé, au cours des dernières années, que certains travaux aient dû être reportés en raison d’un manque de ressources humaines, tant pour la réalisation des projets que pour la gestion des appels d’offres ».
« Après avoir vu ce gouvernement compresser les investissements en éducation pendant des années, tant mieux qu’il manifeste enfin l’intention de réparer les dommages, notamment aux bâtiments. Cependant, c’est bien beau d’annoncer des centaines de millions de dollars en travaux, encore faut-il s’assurer qu’il y a du personnel en nombre suffisant pour les réaliser. »
Louise Chabot croit que la population doit demeurer vigilante devant de telles annonces, surtout dans le contexte d’une année électorale.
« Les libéraux prouvent encore une fois que leur priorité n'est pas l'éducation mais bien les prochaines élection. Le ministre Proulx nous préparait à une grande annonce pour nos jeunes et nous avons eu une répétition d'annonce déjà faite. Si les libéraux mettaient leurs efforts dans la réussite de nos jeunes plutôt que dans leur plan de communication, nous n'en serions peut-être pas là », a déclaré le Parti québécois par l’entremise de Valérie Chamula, attachée de presse de l'aile parlementaire.
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Montréal en tête
Près de 40 % du montant investi servira à la réalisation de 414 projets de rénovation dans les écoles de Montréal.
Les cinq commissions scolaires de l’île se partageront 286 millions, et la part la plus importante ira à la CSDM, qui pourra compter sur 190 millions pour réaliser 178 projets.
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La mairesse a aussi souligné la hausse du montant alloué à la rénovation des écoles par rapport à 2017. L’an dernier, les écoles de la métropole avaient obtenu 240 millions sur une enveloppe totale de 655 millions.
« C’est une belle progression et nous en sommes très heureux », a-t-elle commenté.
Comme chaque année, la grande majorité des travaux seront réalisés au cours de l’été.
Des rénovations nécessaires
Les rénovations et les agrandissements qui pourront être réalisés en 2018 « sont des travaux essentiels », a rappelé Catherine Harel Bourdon.
« La rentrée 2018 sera un enjeu important à la CSDM et dans d’autres commissions scolaires de la région montréalaise, a-t-elle souligné. C’est une rentrée qu’on peut qualifier de critique, puisque nous avons une augmentation fulgurante du nombre d’élèves due à plusieurs éléments, dont l’immigration. »
Il est important que Québec, Montréal et les commissions scolaires de Montréal travaillent ensemble, a-t-elle plaidé, puisque « malheureusement », la CSDM devra installer des unités modulaires – plus communément appelées des roulottes – dans ses écoles, afin répondre aux besoins des élèves en attendant que certaines constructions et certains agrandissements soient terminés.