Naomi Fontaine : « Il ne faut jamais s’empêcher d’écrire sur soi »
L'auteure Naomi Fontaine au Salon du livre de Rimouski
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
« Je crois sincèrement que le récit est une marque que l'on lègue aux générations qui nous suivent », affirme Naomi Fontaine, qui fait partie du jury du Prix du récit Radio-Canada 2019.
Ce prix récompense chaque année les meilleures histoires vécues inédites soumises au concours.
Raconter le quotidien
L'auteure originaire de Uashat, une communauté innue voisine de Sept-Îles, pratique elle-même l'autofiction et estime qu'il ne faut « jamais s’empêcher d’écrire sur soi, peu importe la taille du lectorat ».
En 2011, elle a signé un remarquable recueil de récits poétiques, Kuessipan : à toi, qui nous fait découvrir le quotidien d'une réserve et est en cours d'adaptation au grand écran par la réalisatrice Myriam Verreault.

Bien avant la controverse sur la place des autochtones dans les créations artistiques, notamment avec la polémique entourant la pièce de Robert Lepage, Kanata, la réalisatrice Myriam Verreault était déjà sensible à cette question. Elle travaille depuis 6 ans sur le film Kuessipan, qui dépeint la réalité des Innus de la Côte-Nord. Tous les comédiens habitent la réserve d’Uashat-Mak-Mani-Utenam, près de Sept-Îles. Le reportage de Maxence Bilodeau.
À écouter :
Après des études à Québec, Naomi Fontaine est retournée enseigner dans sa communauté et a tiré de cette expérience un deuxième livre, Manikanetish (Mémoire d'encrier, 2017).
Elle y aborde l'injustice que vivent les populations autochtones du Québec, mais aussi leur résilience, leur force et leur détermination.
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Se regarder soi-même, « honnêtement, franchement, sans détour »
Pour Naomi Fontaine, « l’expression de soi apporte une liberté ». Pour cela, il faut être apte à se repositionner dans sa propre histoire. Non pas comme un donneur de leçons, mais plutôt comme « un apprenant, quelqu’un qui cherche à comprendre mieux sa propre existence. »
Car selon elle, quand on écrit sa propre histoire, « la plus importante des leçons est sans doute la capacité à se regarder soi-même, honnêtement, franchement, sans détour. C’est ce qu’on appelle l’humilité. Après, on ne regarde plus les autres de la même manière. »
Vous aussi, vous avez une histoire vécue à raconter?
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