Washington veut ouvrir un débat public sur les changements climatiques

Le gestionnaire de l'Agence pour la protection de l'environnement, Scott Pruitt, explique ses priorités pour l'année 2018 à des journalistes.
Photo : Reuters / Kevin Lamarque
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'Agence américaine pour la protection de l'environnement (APE) veut ouvrir un débat public sur les changements climatiques. L'agence compte aussi remplacer deux importants pans des réglementations environnementales instaurées par Barack Obama.
« Le climat change, ce n’est pas ça le débat. Le débat c’est plutôt : comment savons-nous quelle sera la température idéale en 2100? » a expliqué le gestionnaire de l’APE, Scott Pruitt, en entrevue avec Reuters.
Ce dernier a lui-même, à plusieurs reprises, remis en question les causes et les impacts du réchauffement climatique, ce qui lui a souvent valu le titre de « climatosceptique ».
Selon Scott Pruitt, il est temps pour les Américains d’avoir une discussion « franche et transparente » sur les changements climatiques.
En 2018, l'APE prévoit donc d’organiser un débat à l’échelle de la nation durant lequel scientifiques et sceptiques pourront échanger leurs points de vue.
Cette initiative s’inscrit dans la tendance actuelle de l'administration Trump d'affaiblir les mesures environnementales.
Pour mettre fin aux mesures d’Obama
Selon le président américain, plusieurs règlements de son prédécesseur, Barack Obama, nuisent au développement économique du pays et doivent être revus.
Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump se fait un devoir de démanteler le projet clé de son prédécesseur en matière de réchauffement climatique : le Clean Power Plant (CPP).
Le CPP visait à favoriser les énergies renouvelables au détriment d'énergies fossiles plus polluantes, dont le charbon.
Scott Pruitt a d’ailleurs indiqué que l’APE se faisait une priorité en 2018 de remplacer les réglementations sur le charbon instaurées par Obama lors de sa présidence.
L’Agence américaine pour la protection de l’environnement a déjà signé, en octobre dernier, un projet de loi pour abroger ce plan qui avait pour objectif d'imposer aux centrales thermiques des réductions de leurs émissions de dioxyde de carbone de 32 % d’ici 2030.
Cette mesure aurait fort probablement mené à la fermeture de plusieurs centrales au charbon très polluantes.
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L’APE compte aussi mettre un terme au règlement qui définit quels cours d’eau se retrouvent sous la protection du gouvernement fédéral.
Selon l’administration Trump, cette loi freine le développement énergétique du pays.
Pour l’instant, l’agence n’a pas révélé quelles mesures pourraient remplacer ces réglementations, expliquant qu’elle sollicitait toujours l’avis d’experts extérieurs.
Des objectifs « tangibles »
Dans sa liste de priorités, Scott Pruitt compte également combattre la contamination de l’eau potable au plomb.
Il espère que le Congrès américain acceptera de remplacer une partie des tuyaux d’acheminement d’eau des municipalités, ce qui pourrait réduire les risques de contamination.
C’est pour moi quelque chose de très tangible et de très important que l’on peut accomplir pour les Américains.
Les effectifs de l’APE réduits
L’Agence américaine pour la protection de l’environnement a réduit son personnel ces derniers mois.
Le 3 janvier, l’APE comptait 14 162 employés, soit le nombre le plus bas depuis 1998.
En comparaison, l'agence employait 15 000 personnes il y a quelques années, lorsque Barack Obama était au pouvoir.
Selon l’APE, presque 50 % du personnel de l’agence sera en mesure de prendre sa retraite d’ici les cinq prochaines années.
Avec les informations de Reuters