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ArchivesCrise du verglas : les 25 ans du « vendredi noir »

Pylônes effondrés sous le poids de la glace.

Pylônes affaissés lors de la crise du verglas, en 1998

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Début janvier 1998, au retour du congé des Fêtes, une tempête de pluie verglaçante s'abat sur plusieurs régions du Canada. De l'Est ontarien au Nouveau-Brunswick, des millions de personnes se retrouvent sans électricité. Le vendredi 9 janvier, le réseau hydroélectrique s'effondre et plonge le Québec dans le noir et le froid. Retour sur cette journée qui est passée à l'histoire sous le nom de « vendredi noir ».

Le 5 janvier 1998, le retour à la maison s’annonce difficile, mais ce n’est pas la panique. La population est habituée aux caprices de la météo. Personne ne sait encore que le Québec et d’autres régions du Canada vont vivre une crise sans précédent.

Pendant près de quatre jours, un lourd couvert de glace se dépose sur l’île de Montréal et ses environs, plus particulièrement la Montérégie.

Montréal ce soir, 4 janvier 1999

Réalisé un an après les événements, ce reportage du journaliste Gilles Sirois nous rappelle la situation au plus fort de la crise, le vendredi 9 janvier 1998.

Dans le sud-ouest du Québec, des centaines de pylônes et de transformateurs électriques s’effondrent et explosent sous le poids de 78 millimètres de verglas. 1,4 million de foyers québécois se retrouvent sans électricité. 

On vient de frôler ce qui s’appelle le désastre à Montréal!

Une citation de Le premier ministre Lucien Bouchard en 1998

Dans les jours et les semaines qui suivent, des dizaines de milliers de personnes sinistrées doivent se rendre dans des refuges aménagés par la Croix-Rouge. D’autres sont hébergées par des proches ou même des inconnus qui participent à un grand élan de solidarité dans la province.

Afin de prêter main-forte aux équipes d’urgence, l’armée canadienne déploie 12 000 militaires au Québec, son plus gros déploiement au pays en temps de paix. Les monteurs de lignes qui doivent remettre le réseau électrique en service sont aussi perçus comme de grands héros dans cette tempête historique.

Dans ce qu’on a surnommé le triangle noir formé par les villes de Granby, Saint-Hyacinthe et Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, la situation prendra plusieurs semaines à revenir à la normale.

L’Outaouais et Ottawa touchés

La tempête de verglas rend aussi la vie difficile à toute la population de l’Outaouais et de l’Est ontarien. « Si vous nous écoutez ce soir, vous faites partie des chanceux qui ne vivez pas les désagréments d’une panne d’électricité », affirme le présentateur Michel Picard en ouverture du bulletin de nouvelles Ce soir du 6 janvier 1998.

Sur le terrain, le journaliste François Lessard fait le portrait de la situation dans la région. Gatineau est la ville la plus touchée : 16 000 foyers n’ont plus de courant.

Montréal au bord de la catastrophe

Dès le 7 janvier, la grande région de Montréal est paralysée. Les branches d’arbres tombent sur les fils électriques, causant d’importants courts-circuits. Les équipes d’Hydro-Québec se mobilisent pour rétablir le courant, par ordre de priorité. Le parc du Mont-Royal est fermé, les écoles et les garderies aussi. Les routes sont quasiment impraticables.

Après cinq jours de crise, probablement que c’est la pire journée de toutes.

Une citation de Le présentateur Bernard Derome

Comme en témoigne cet extrait du 9 janvier 1998, les journalistes de Radio-Canada sont mobilisés pour rendre compte de l’évolution des événements alors que le réseau électrique cède et fait place à des paysages apocalyptiques.

À la barre d’une émission spéciale, le présentateur Bernard Derome, en compagnie de collègues et de spécialistes, tente de relater la situation en direct.

À Montréal, on craint une panne d’électricité généralisée. Faute de courant, le métro fonctionne seulement par moments et les feux de circulation s’éteignent. Pour ajouter au chaos, les principaux ponts de la Rive-Sud sont fermés, rendant impossible toute évacuation de la ville.

En direct du Centre de coordination d’urgence, le journaliste Philippe Schnobb explique que les Montréalais doivent limiter leur consommation d’eau. L’alimentation électrique des usines d’épuration Atwater et Charles-J.-Des Baillets s’interrompt, perturbant la distribution d’eau potable. On frôle la catastrophe.

Le point de presse quotidien

Tous les jours, le premier ministre québécois et le PDG d’Hydro-Québec rencontrent les médias pour rendre compte de l’évolution de la crise. En conférence de presse le 9 janvier 1998, Lucien Bouchard, aux côtés d’André Caillé, semble ébranlé. « Nous avons constaté une certaine aggravation de la situation », affirme-t-il.

Il annonce ainsi de nouvelles mesures d’urgence telles que l’ouverture de centres d’hébergement, la commande de génératrices, etc.

La pluie verglaçante cesse le 9 janvier. Le lendemain soir, un million de foyers au Québec manquent toujours d’électricité. Il faudra attendre un mois pour que tous les clients résidentiels d’Hydro-Québec soient rebranchés, plus particulièrement dans le triangle noir.

25 ans plus tard, plusieurs habitants des régions touchées par cette tempête historique en gardent un vif souvenir d'entraide, d'ingéniosité, de débrouillardise, ou encore un traumatisme.

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