Marcher pour l'espoir des jeunes Autochtones

Au cours de son périple, le Dr Vollant a parfois dû affronter des conditions particulièrement pénibles.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un projet plus qu'ambitieux : parcourir 6000 kilomètres, à pied, pour rejoindre les différentes communautés des Premières Nations du Québec et de l'Ontario. Cette épopée, le médecin autochtone Stanley Vollant la terminera à l'été 2018, après huit années d'étapes chargées d'espoir.
Pour M. Vollant, l'objectif de cette marche est simple : indiquer aux habitants des différentes communautés autochtones du Québec et de l'Ontario - surtout les jeunes - qu'ils peuvent atteindre leur plein potentiel.
En entrevue sur les ondes de RDI, le premier chirurgien autochtone du Québec dit souhaiter « inspirer les jeunes à croire en leurs rêves, à croire en eux-mêmes, à être fiers de qui ils sont et de leur culture ».
Entamée il y a près de huit ans, cette marche a permis au Dr Vollant de parcourir environ 5800 kilomètres. Ce dernier a également rencontré quelque 30 000 personnes, « dont 20 000 jeunes ».
Plus de 10 000 personnes ont également chaussé leurs bottes de marche pour accompagner Stanley Vollant pendant quelques kilomètres.
L'idée de cette marche vient d'un rêve du Dr Vollant alors qu'il circulait sur le chemin de Compostelle, en 2008, après avoir souffert d'une dépression l'année précédente.
« J'ai été marcher à Compostelle pour essayer de me redéfinir, et j'ai rêvé que je marchais à travers tout l'est du Canada, pour rencontrer des jeunes Autochtones, et j'ai décidé de réaliser cette vision-là », mentionne M. Vollant.
Qu'il pleuve ou qu'il neige, le Dr Vollant a poursuivi son périple.
« J'ai réalisé la force de la résilience de mes ancêtres, de mes grands-parents, et j'en suis sorti encore plus fier de mes grands-parents. J'en suis ressorti avec un message pour nos jeunes : [...] nous avons cette résilience, ce courage-là. Inspirons-nous de leur courage pour entreprendre nos rêves », ajoute-t-il.
« Ils pensent que je suis fou, un peu »
Lui-même père de jeunes enfants, Stanley Vollant croit que ceux-ci « réaliseront un jour l'importance de cette aventure-là, et je pense qu'ils seront très, très fiers ».
Déjà, son fils a tant parlé de ses exploits à ses camarades de classe que l'école a invité le Dr Vollant pour parler de son expérience.
Le médecin souhaite que les jeunes Autochtones puissent faire mentir les tristes statistiques concernant les membres des Premières Nations. « Soixante-quinze pour cent des jeunes ne terminent pas leur secondaire trois ou leur secondaire quatre. Ces jeunes décrocheurs se retrouvent aux prises avec des problèmes sociaux multiples, comme la toxicomanie, et je veux développer leur plein potentiel. »
Toujours selon M. Vollant, favoriser la réussite des jeunes Autochtones est bénéfique pour l'ensemble de la société canadienne : « On investit des milliards de dollars pour sortir le minerai dans le nord du Québec [...] mais pourquoi ne pas investir des milliards dans l'éducation pour sortir la richesse des humains, qu'on soit ou non autochtone? »
Les jeunes Autochtones « ont une très grande richesse », rappelle le Dr Vollant.
Pourquoi pas, d'ailleurs, un éventuel premier ministre canadien originaire des Premières Nations? Voilà un rêve que le Dr Vollant espère voir s'accomplir « d'ici 10 à 15 ans ».
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