De nouvelles manifestations contre le chômage et l'inflation en Iran

Le président iranien Hassan Rohani, lors d'une conférence de presse en marge de l'Assemblée générale des Nations unies
Photo : Reuters / Stephanie Keith
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Au lendemain de l'arrestation de 50 manifestants à Machhad, deuxième ville du pays, de nouvelles manifestations contre le chômage et l'inflation ont eu lieu vendredi en Iran.
Le premier vice-président iranien, Eshaq Jahangiri, a accusé des opposants au gouvernement d'être derrière ces mouvements de protestations. « Certains incidents survenus dans le pays [ont eu lieu] sous le prétexte de problèmes économiques, mais il semble qu'il y ait autre chose derrière eux », a soutenu M. Jahangiri, cité par la télévision d'État Irib.
« Je suis certain que cela va se retourner contre eux », a-t-il assuré.
Le vice-gouverneur de la province de Téhéran, Mohsen Hamedani, a indiqué que « moins de 50 personnes » s’étaient rassemblées sur des places publiques vendredi et certaines d’entre elles ont été arrêtées pour avoir refusé d’obéir aux directives des forces de l’ordre, selon le journal Etamad.
Le vice-gouverneur a avancé que les manifestants étaient « sous l'influence de la propagande » et qu’ils « ignoraient que la majorité de ces appels à manifester proviennent de l'étranger ».
Washington condamne les arrestations
Les États-Unis ont « fermement » condamné vendredi la vague d'arrestations. « Les dirigeants iraniens ont transformé un pays prospère doté d'une histoire et d'une culture riches en un État voyou à la dérive, qui exporte principalement la violence, le bain de sang et le chaos », a tancé dans un communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert.
« Nous exhortons tous les pays à soutenir publiquement le peuple iranien et ses demandes pour des droits élémentaires et la fin de la corruption », a ajouté Mme Nauert.
Le 14 juin dernier, rappelle le communiqué du ministère américain des Affaires étrangères, le secrétaire d'État Rex Tillerson avait affirmé devant le Congrès que Washington soutenait « les éléments en Iran qui mèneraient vers une transition pacifique de gouvernement ». Et « ces éléments sont là », avait-il insisté.
Opposition au président Rohani
Des centaines de protestataires ont pris la rue jeudi à Machhad, dans le nord-est de l’Iran. Ils ont scandé des slogans dénonçant l’incapacité du gouvernement du président Hassan Rohani à résoudre les problèmes économiques du pays.
Le chef du tribunal révolutionnaire de Machhad, Hossein Heidari, a indiqué que 52 personnes avaient été arrêtées dans la foulée de ces manifestations. Elles ont été arrêtées pour avoir scandé des « slogans sévères », a poursuivi M. Heidari.
Rappelant le droit du peuple à manifester, il a mis les protestataires en garde contre les dérapages. « Mort à Rohani » et « Pas Gaza, pas le Liban, ma vie en Iran » ont scandé les manifestants pour dénoncer les engagements régionaux de l’Iran.
Léthargique en raison des sanctions internationales du passé et d’une mauvaise gestion gouvernementale, l’économie a été au cœur des campagnes présidentielles de M. Rohani qui a été réélu pour un second mandat en mai dernier.
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Avec les informations de Agence France-Presse