Une famille sous le choc après la fusillade mortelle dans un poste de la PPO

Une famille de l'Est ontarien exige des réponses à ses questions, alors qu'un policier a abattu un homme de 43 ans samedi à Morrisburg, au poste de la Police provinciale de l'Ontario (PPO). La victime, Babak Saidi, souffrait de schizophrénie selon sa soeur, Elly Saidi.
Une condamnation en 2014 pour agression et coups et blessures forçait l’homme à se présenter chaque semaine au poste de police de Morrisburg, petite municipalité à 80 km au sud d’Ottawa.
Bien qu'il ait eu plusieurs démêlés avec la police, Babak Saidi s’est toujours rapporté au poste sans aucun incident, d'après sa soeur. « Mon frère était le plus gentil, le plus doux », a expliqué Elly Saidi à CBC. « Il avait des troubles mentaux, et nous devons savoir comment faire face à une personne avec des incapacités mentales. »

Le contrôle de Babak Saidi a tourné au cauchemar, samedi matin. Vers 11 h, l’homme est entré dans le poste de police. Un affrontement a eu lieu avec des agents de police, et l'un d'eux a fait feu sur l'homme à l'extérieur du bâtiment. Le décès de M. Saidi a été constaté sur place, alors que l'agent a subi des blessures.
L'Unité des enquêtes spéciales (UES) de l'Ontario a été mandatée pour mener une enquête.
Des muffins en cadeau
Babak Saidi a décidé de se rendre à son rendez-vous de samedi matin avec une boîte pleine de muffins, selon sa soeur. Un cadeau destiné à son père et à un ami qui le transportaient de son logement du village d'Iroquois jusqu’en ville, à Morrisburg.
Aux dires d’Elly Saidi, ces muffins sont signe que son frère était de bonne humeur lors du tragique événement.
Deux coups de feu entendus

Racontant la version des faits de son père, Elly Saidi affirme qu’une fois arrivés au poste de police, ils ont été avertis d’attendre 15 minutes avant de procéder au contrôle. Babak Saidi, son père et un ami ont donc décidé de se rendre à l’épicerie, avant de retourner au poste de la PPO.
Une fois que Babak Saidi est descendu de la voiture, le père a remarqué quelques instants plus tard que son fils était allongé sur le sol, avec deux policiers sur lui, selon Elly Saidi. Babak Saidi a ensuite été transporté à l’intérieur du poste, où, en moins de deux minutes, deux coups de feu auraient été entendus par son père.
« Désolé, votre fils est mort »

Un agent de police aurait alors demandé au père de la victime et à son ami d’attendre dans un restaurant non loin du poste de police, afin que quelqu'un puisse expliquer ce qui s’était passé.
« Ils ont attendu quelques heures et les policiers sont arrivés », a raconté à CBC la sœur de Babak Saidi, Elly.
Mon père a demandé : "Où est mon fils?" et le policier a répondu à mon père "Désolé, votre fils est mort".
Elly Saidi déplore le manque d’information au sujet de l’événement, qu’elle qualifie « d'inacceptable ». « C’est très difficile de voir mon père et ma mère pleurer, et avoir le cœur brisé. » « Ma mère était assise dans un coin, à caresser une photo de mon frère », a poursuivi Elly Saidi, sous le choc.
Il essayait de rebâtir sa vie
Au moment de sa mort, Babak Saidi essayait de reconstruire sa vie, selon sa sœur. L’homme de 43 ans élevait des moutons et du bétail dans sa ferme.
Trop d’incidents impliquant des policiers et des personnes avec des troubles mentaux ont tourné au drame, selon Elly Saidi. C’est pourquoi elle a accepté de témoigner auprès de nos collègues de CBC.
La sœur de la victime est également certaine qu’il n’était pas armé au moment des faits allégués.
« [Les policiers] n'ont pas d'outils pour intervenir avec les gens qui ont des problèmes de santé mentale », a soutenu Mme Saidi.
Trop de personnes avec des problèmes de santé mentale sont mortes aux mains de la police.
Elly Saidi exige maintenant une meilleure formation des corps policiers.
L’UES a mandaté sept enquêteurs pour faire la lumière sur cet incident.
Un policier et dix témoins feront l'objet d'une rencontre dans le cadre de l'enquête.
Une autopsie sera effectuée sur le corps de la victime, mercredi, à Ottawa.
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