Idle No More Québec, cinq ans plus tard
Idle No More lors d'une manifestation à Ottawa
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Le mouvement pancanadien Idle No More a eu cinq ans le 11 décembre. Le volet québécois, né 10 jours plus tard, continue de démontrer sa pertinence aujourd'hui, aux dires de l'une de ses cofondatrices.
Un texte de Jean-Louis Bordeleau
Mélissa Mollen Dupuis, née à Ekuanitshit, avait à l'époque fondé le volet francophone d'Idle No More devant l'indifférence des Québécois. Selon elle, à cause des barrières de langues, « beaucoup de [Québécois] ignoraient l'existence d'une mouvance de si grande envergure menée par des Autochtones ».
« On s'est rendu compte que ça serait nous autres qui devraient le faire si on voulait que ça se passe. »
Pour bâtir le mouvement, les activistes ont choisi de s'unir afin de défendre la cause commune des droits autochtones au-delà des différentes législations et des différents traités signés avec les Premières Nations à travers le pays.
Parmi les revendications du mouvement, Mélissa Mollen Dupuis cite la protection de l'environnement, l'accès à l'éducation, à des soins de santé et à des logements convenables.
À écouter : Le mouvement Idle No More a 5 ans
En outre, parmi les progrès réalisés, Mélissa Mollen Dupuis mentionne la Commission d'enquête sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues.
Cinq ans plus tard, selon l'une des instigatrices du mouvement au Québec, « toutes les causes ont avancé », mais surtout la « vision des autochtones à travers le Canada ». La « présence des Autochtones dans le quotidien des Canadiens » a progressé selon elle, citant la création de CBC Indigenous (Nouvelle fenêtre) et d'Espaces autochtones.
« Si les gens ne comprennent pas de quoi il est question, il ne peut pas y avoir de réconciliation. »
Natasha Kanapé Fontaine, âgée de 21 ans lorsque le mouvement a pris naissance, abonde dans le même sens. « C'est devenu pour moi un courant artistique, un courant littéraire, un courant, je dirais même, politique », explique-t-elle.