« Trou noir » de l’assurance-emploi : comment ça fonctionne?

Des travailleurs du Nouveau-Brunswick dénoncent ce qu'ils appellent le « trou noir » de l'assurance-emploi.
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Des travailleurs saisonniers du Nouveau-Brunswick demandent à ce que soit modifié le programme d'assurance-emploi afin d'obtenir leurs prestations plus rapidement, et ainsi éviter ce qu'ils appellent le « trou noir » de l'assurance-emploi. Ces ajustements nécessiteraient cependant des changements législatifs. Voici comme ça fonctionne.
Un texte de Catherine Allard
Plus de 300 personnes ont exprimé leur mécontentement face au fonctionnement du programme d’assurance-emploi, dimanche, à Inkerman dans la Péninsule acadienne.
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Ils dénoncent cette période où leurs prestations d'assurance-emploi sont échues et où ils n'ont pas encore repris leur travail saisonnier. Ils sont alors privés de toute source de revenu.
Ils souhaitent que le nombre d’heures requises pour recevoir des prestations d’assurance-emploi passe de 490 heures à 360 heures.
Comment ça fonctionne?
Le nombre d’heures de travail nécessaires pour être admissible au programme d’assurance-emploi est calculé, notamment, en fonction du taux de chômage de la région concernée.
Plus les emplois se font rares et le taux de chômage est élevé, moins il faut travailler d’heures pour être admissible aux prestations d’assurance-emploi. Si le taux de chômage change, le nombre d’heures assurables requises pour avoir droit aux prestations peut également changer.
Au Nouveau-Brunswick, il faut travailler entre 490 et 665 heures, selon les régions. Dans les grands centres urbains du Canada, le nombre d’heures requises s’élève à 700, et dans les régions plus rurales, comme Terre-Neuve ou le Nunavut, il s’agit plutôt de 420 heures.
Le saviez-vous?
Dans la région qui s'étend du Restigouche jusqu'au sud-est du Nouveau-Brunswick, le taux de chômage est actuellement de 11,6 %. Il s'agit du taux de chômage le plus bas depuis la réforme de l'assurance-emploi en 1996. Cela a fait augmenter le nombre d'heures requises pour l'obtention de prestations régulières.
Le chômage après 360 heures, est-ce réaliste?
Les travailleurs du Nord-Est aimeraient être admissibles à l’assurance-emploi après 360 heures. L’économiste Samuel Lebreton explique que cela est impossible dans le système actuel. Pour y arriver, il faudrait des changements législatifs.
« Tout est possible, mais c'est dans les mains du gouvernement. C'est au gouvernement de prendre les décisions qu'il juge appropriées. C'est lui qui ultimement peut apporter les changements législatifs », dit Samuel LeBreton.
Il avoue cependant qu’un seuil de 360 heures serait très bas et qu’il serait surpris de voir le gouvernement se plier à cette demande.
L'économiste ajoute cependant que le gouvernement met parfois en place des projets pilotes qui permettent de revoir ces seuils, selon les régions.