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Jérusalem comme capitale : la France plaide pour la paix, Israël campe sur ses positions

Photo : Reuters / Philippe Wojazer

Radio-Canada

Alors que le président français demande à Israël de « mener des gestes courageux envers les Palestiniens » pour faire baisser les tensions qui ont suivi la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale de l'État hébreu, le premier ministre israélien affirme que la paix dans la région pourra progresser seulement si les Palestiniens admettent la « réalité » de Jérusalem comme capitale israélienne.

Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou se sont rencontrés dimanche à Paris, une première sortie à l'étranger pour le premier ministre israélien depuis l'annonce du président américain sur le statut de Jérusalem.

Pour Emmanuel Macron, qui a réaffirmé sa désapprobation de la décision américaine, le gel des colonisations israéliennes en territoires palestiniens serait un geste important.

Plaidant en faveur d’une avancée du processus de paix, le président français a aussi condamné « avec la plus grande clarté toutes les formes d'attaques des dernières heures et jours contre Israël », lors d'une conférence de presse conjointe à l'Élysée, qui a suivi la rencontre des deux dirigeants.

Cette condamnation est une réponse à Benyamin Nétanyahou, qui a accusé l'Europe « d'hypocrisie » avant de s'envoler pour la France samedi soir.

« Des voix s'élèvent [en Europe] pour condamner la déclaration historique du président Trump, mais je n'ai pas entendu de condamnations des tirs de roquettes sur Israël ou de la terrible incitation contre le pays. Je ne suis pas prêt à accepter cette politique de deux poids deux mesures », avait déclaré le dirigeant israélien.

La France propose de jouer le rôle de médiateur si des propositions de paix faisaient consensus, parmi les pays arabes ou en Europe.

Après Paris, M. Nétanyahou doit se diriger vers Bruxelles, où il rencontrera les chefs de la diplomatie de l'Union européenne. Ces visites ont été organisées avant l'annonce de Donald Trump.

Des blessés à Beyrouth

Manifestation à Beyrouth

Photo : Reuters / Ali Hashisho

Dans les territoires palestiniens, la tension semblait avoir baissé d'un cran dimanche. Un agent de sécurité israélien a toutefois été grièvement blessé, poignardé par un Palestinien à un arrêt de bus de Jérusalem. Le Palestinien a été arrêté.

Les manifestations en appui aux Palestiniens ont cependant continué dimanche dans plusieurs capitales musulmanes.

Au Liban, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre des protestataires. Plusieurs personnes ont été blessées dans ces affrontements.

Les manifestants, qui étaient rassemblés près de l'ambassade des États-Unis à Beyrouth, ont mis le feu à des déchets et ont lancé des projectiles en direction des forces de sécurité, qui avaient condamné la principale voie d'accès menant à l'ambassade. Des manifestants ont aussi brûlé une effigie de Donald Trump, de même que des drapeaux américains et israéliens.

À Jakarta, la capitale indonésienne, plusieurs milliers de personnes ont aussi manifesté devant l'ambassade des États-Unis.

Sohibul Iman, le président du Parti de la justice et de la prospérité (PKS), formation islamiste d'opposition controversée, a déclaré aux manifestants que l'Indonésie, en tant que plus grand pays musulman du monde, avait « la plus grande responsabilité en ce qui concerne l'indépendance de la Palestine et la gestion de Jérusalem ».

Le ministre indonésien des Affaires étrangères s'est envolé dimanche pour la Jordanie pour y rencontrer ses homologues palestinien et jordanien et « transmettre le plein soutien de l'Indonésie à la Palestine ».

Des manifestants tiennent des pancartes où l'on peut lire : « Libérez Jérusalem pour tous les Palestiniens ».

Des manifestants lors d'une manifestation à Jakarta contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les États-Unis.

Photo : Reuters / Darren Whiteside

Israël est un État terroriste, dit la Turquie

Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe ont appelé dans la nuit de samedi à dimanche les États-Unis à annuler leur décision, qu'ils considèrent comme une « violation dangereuse » du droit international et jugent qu'elle est « nulle et non avenue ».

Quant au président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a vivement critiqué depuis mercredi la décision de Donald Trump, il a répété dimanche qu'il « lutterait par tous les moyens » contre la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale de l'État hébreu.

« La Palestine est une victime innocente [...] Quant à Israël, c'est un État terroriste, oui, terroriste », a lancé M. Erdogan lors d'un discours enflammé à Sivas. « Nous n'abandonnerons pas Jérusalem à la merci d'un État qui tue des enfants », a-t-il ajouté.

De son côté, Benyamin Netanyahu a répliqué en accusant Erdogan de bombarder les Kurdes et d'aider les « terroristes ».

Israël revendique la totalité de Jérusalem comme sa capitale. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, annexée par Israël après qu'elle s'en fut emparée pendant la guerre des Six Jours en 1967, la capitale de leur futur État.

La communauté internationale dans son ensemble ne reconnaît pas l'annexion et considère Jérusalem-Est comme un territoire occupé.

Une foule de manifestants brandissent des drapeaux turcs et palestiniens.

Des manifestants brandissent des drapeaux turques et israéliens lors d'une manifestation contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par les États-Unis.

Photo : Reuters / Osman Orsal

Tirs de roquettes et violences

Plusieurs roquettes ont été tirées contre Israël depuis jeudi, de l’enclave palestinienne de la bande de Gaza. Certaines sont tombées en territoire palestinien, d'autres ont été interceptées et une a visé la ville israélienne de Sdérot sans toutefois faire de victime.

L'armée israélienne a riposté à ces tirs en menant des raids aériens contre des cibles « militaires » à Gaza qui ont coûté la vie à deux membres de la branche armée du Hamas, mouvement politique palestinien considéré comme terroriste par Israël.

Au total, depuis l'annonce du président américain, les violences qui ont éclaté entre manifestants palestiniens et forces israéliennes de sécurité à la frontière entre la bande de Gaza et Israël et en Cisjordanie occupée ont fait au moins quatre morts et des dizaines de blessés.

Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

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