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Trump fait cavalier seul et reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël

Le président Trump et le vice-président Pence devant un portrait du président Washington dans la Maison-Blanche.

Le président Trump accompagné de son vice-président annonce depuis la Maison-Blanche la reconnaissance de Jérusalem, capitale d'Israël

Photo : La Presse canadienne / AP/Evan Vucci

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les États-Unis ont rompu mercredi avec près de sept décennies de diplomatie américaine et internationale en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël. La décision, très attendue, a été annoncée par Donald Trump et crée déjà des remous partout dans le monde.

« Il est temps d'officiellement reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël », a déclaré Donald Trump lors d'une brève allocution depuis la Maison-Blanche au cours de laquelle il a insisté sur sa volonté de simplement reconnaître « une réalité ».

Le message est contradictoire, puisque le président lance en même temps un message d’espoir pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens.

«  »

— Une citation de  Donald Trump

Le président Donald Trump promet aussi de faire tout son possible pour respecter l'engagement américain envers « une solution à deux États ».

Il a aussi ordonné à son ministère des Affaires étrangères de « préparer le déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem ».

On ne sait toutefois pas quand le déménagement physique se fera. Des responsables ont dit que plusieurs questions logistiques et de sécurité doivent tout d'abord être réglées. Un site devra aussi être choisi, ce qui veut dire que le déménagement ne se produira pas avant trois ou quatre ans – si la politique américaine ne change pas de nouveau.

Après son allocution, le président a tout de même signé un texte qui bloque l'application d'une loi du Congrès américain adoptée en 1995 et qui prévoit le déménagement de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. C'est donc dire que, pour encore au moins six mois, l'ambassade restera à Tel-Aviv.

Donald Trump signe un texte.
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Donald Trump prolonge d'au moins six mois la présence de l'ambassade des États-Unis en Israël à Tel-Aviv en signant ce texte.

Photo : @markknoller/Twitter

« Trump s’est faufilé »

Pour Sami Aoun, professeur titulaire à l'école de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke et directeur de l'Observatoire sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à la Chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM, il s’agit d’un coup de tonnerre dans la région, car Donald Trump s’est démarqué des autres présidents américains avec cette décision.

« C’est un renversement majeur de l’approche classique, explique-t-il. Depuis une vingtaine d’années, on misait sur la négociation pour résoudre le conflit israélo-palestinien, pour créer un État palestinien à côté d’Israël, pour permettre le retour des réfugiés palestiniens dans leur terre, pour mettre fin aux colonies sauvages, pour reconnaître Jérusalem comme capitale pour les deux États [Jérusalem-Ouest pour Israël et Jérusalem-Est pour les Palestiniens]. Ce processus historique a pris fin. »

Une nouvelle diplomatie est en train d’émerger, illustre le professeur, mais on ne sait pas laquelle. « C’est une victoire de l’axe israélo-américain au détriment des Palestiniens. »

Le seul élément positif pour les Palestiniens dans ce discours, dit M. Aoun, est que le président a prononcé pour la première fois l’expression « solution à deux États ». « Il a dit qu’il n’y a pas d’alternatives à cette solution. Il reconnaît donc que l’État palestinien devrait être dans l’horizon, que les Israéliens devraient négocier et accepter ce futur État. »

Reste que ce n’est pas une journée de célébrations pour la cause palestinienne. « Le leadership palestinien, depuis au moins 20 ans, ne reconnaît que les États-Unis comme médiateur de la paix (honest broker). Ils misent tout sur les Américains, et maintenant ils sont déçus », conclut M. Aoun.

Israël célèbre, l’Autorité palestinienne critique

Du côté d’Israël, l’heure était à la joie. « Ceci est un jour historique, a dit le premier ministre Benjamin Netanyahu. Le peuple juif et l'État juif seront à jamais reconnaissants. »

M. Netanyahu a appelé les autres pays à suivre l'exemple des États-Unis, à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et à y transférer leurs ambassades. Aucun pays n'a son ambassade en Israël à Jérusalem.

Parmi les Palestiniens, beaucoup craignent une reprise des hostilités et sont convaincus qu'il s'agit de l'arrêt de mort du processus de paix comme de l'État palestinien, auquel il était censé donner naissance.

« Par ces décisions déplorables, les États-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu'ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu'ils ont joué au cours des dernières décennies », a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas.

Pour le mouvement islamiste palestinien Hamas, la décision du président américain ouvre « les portes de l'enfer pour les intérêts américains dans la région ».

Avec les informations de Agence France-Presse, et La Presse canadienne

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