Beaucoup trop d’aliments ultra-transformés dans l’assiette des Canadiens

Les canadiens consomment trop d'aliments transformés
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Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Près de la moitié des calories consommées chaque jour par les Canadiens (48,3 %) proviennent d'aliments ultra-transformés comme des céréales sucrées, des gâteaux, des friandises et des boissons sucrées, montre une étude publiée par la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC.
Selon l’auteur du rapport, Jean-Claude Moubarac, du département de nutrition de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, la consommation d'aliments ultra-transformés atteint un niveau alarmant au Canada et continue même d'augmenter.
L’étude montre que l'apport calorique des aliments ultra-transformés a plus que doublé au cours des 70 dernières années au pays, passant de 24 % à 54 % des achats d'aliments des familles.
Les Canadiens se trouvent juste derrière les Américains, au même niveau que les Anglais et les Australiens.
En fait, les Canadiens consomment annuellement au moins 230 kg de ces aliments vides.
Les jeunes Canadiens âgés de 9 à 13 ans en ingèrent plus que tous les autres groupes d’âge.

Céréales multicolores
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Ils en tirent pas moins de 57 % de leurs calories. Leurs principales sources d’aliments ultra-transformés sont les boissons sucrées. Ils en boivent en moyenne 578 millilitres par jour, ce qui représente jusqu'à 16 cuillères à thé de sucre.
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Des aliments vides
Les aliments ultra-transformés possèdent des qualités nutritionnelles très faibles. Ils sont définis comme étant des préparations industrielles de substances dérivées d'aliments et des additifs qui ne contiennent que peu d'aliments intacts, voire aucun.
Comparativement aux autres groupes alimentaires, ces produits contiennent généralement deux fois plus de calories, trois fois plus de sucres libres et deux fois plus de sodium. Ils fournissent beaucoup moins de protéines, de fibres, de vitamines et de minéraux.
Ces produits sont partout, peu coûteux et fortement publicisés.
L’exemple européen
Jean-Claude Moubarac explique que les Français, les Italiens et les habitants des pays du nord de l’Europe consomment beaucoup moins de ce type d’aliments.
En France, par exemple, la cuisine d’aliments frais et peu transformés est beaucoup plus importante.
Le résultat est clair pour M. Moubarac : les Français sont moins gros et souffrent moins de diabète et de maladies chroniques que les Canadiens.
L’exemple européen serait donc à suivre, et particulièrement celui du Danemark, qui a réussi à lier l’agriculture locale et biologique à ses institutions publiques comme les écoles et les hôpitaux.
Mettre sur pied un système alimentaire sain et économiquement viable est donc un modèle que le Québec pourrait suivre, conclut l’auteur du rapport.