Six semaines d'immersion française à Sherbrooke attendent 5 jeunes Australiens

Géraldine Simard (maman), Justine Lapierre (élève), Geneviève Roussin (enseignante au Séminaire de Sherbrooke), Alewin (élève australienne) et Wendy Groner (enseignante australienne)
Photo : Radio-Canada / Geneviève Proulx
Vendredi, cinq jeunes ont quitté la chaleur et le soleil australiens, fait plus de 20 heures d'avion et traversé deux océans : tout ça pour venir passer les six prochaines semaines dans le froid sherbrookois question d'apprendre le français et de vivre la vie à la québécoise. Ces grands voyageurs sont jumelés à des élèves du Séminaire de Sherbrooke qui troqueront la neige et le froid, en mars prochain, pour vivre la même expérience à l'autre bout du globe. Tout ce beau monde était attendu, lundi matin, pour une petite cérémonie d'accueil avant que tous ne se lancent à fond dans cette aventure.
Un texte de Geneviève Proulx
Chapeauté par l'organisme Éducation internationale, spécialisé dans les échanges étudiants, le projet envoie pour la première fois des élèves québécois en Australie. « Il y avait 30 places. On a envoyé cinq candidatures de qualité et elles ont toutes été prises. Le prétexte de cet échange est les Jeux du Commonwealth qui auront lieu lors du séjour de nos élèves là-bas. Nos élèves assisteront aux compétitions », explique, d'entrée de jeu, l'enseignante d'anglais au Séminaire de Sherbrooke et responsable du projet, Geneviève Roussin.
Ces élèves australiens vivront la même vie que leur homologue sherbrookois : ils iront en classe et ils vont suivre leur partenaire de voyage dans leur vie quotidienne. Sinon, chaque famille ira au gré des envies du moment : pas de visites culturelles obligatoires au programme. Et pas question de passer outre l'uniforme réglementaire de l'établissement d'enseignement du centre-ville : la direction leur a fourni des habits aux couleurs de l'école pour la durée de leur séjour.
En français SVP!
Oui, oui, il y a des adolescents qui veulent apprendre le français en Australie. « Il y en a pas mal même! J'ai des classes d'une trentaine d'élèves. Je travaille dans une école où on enseigne le baccalauréat international et où les élèves apprennent le français », soutient Wendy Groner, une enseignante de français qui accompagne le groupe d'élèves australiens. Elle-même a appris le français à l'école, à Melbourne.
Cet échange, c'est un cadeau arrivé tout droit du ciel pour Justine Lapierre, l'une des cinq élèves du Séminaire de Sherbrooke qui participent au projet. « J'ai toujours voulu aller en Australie! Ça a toujours été mon rêve de faire du surf là-bas. J'étais tellement excitée quand on m'a parlé de ça, je savais que mon rêve allait se réaliser! Mon rêve est déjà commencé avec ma copine qui est arrivée samedi », raconte-t-elle, l'oeil pétillant.
Sa copine australienne, c'est Alewin, 15 ans, qui s'exprime dans un français impeccable. Ses vacances passées régulièrement en France et son long séjour en Nouvelle-Calédonie expliquent la chose. Même si elle ne vient pas ici pour apprendre une nouvelle langue, c'est à pied joint qu'elle a sauté dans l'aventure qui lui était proposée. « C'était trop cool! J'avais très hâte de venir et maintenant, je suis là! C'est un peu difficile de penser que je ne serai pas avec ma famille à Noël, mais ce n'est pas la première fois que je pars seule en voyage. Je suis déjà allée quatre semaines en France. »
Déjà, la complicité se faire sentir entre les adolescentes. Il faut dire que ces adolescentes sont de leur temps : déjà elles avaient échangé ensemble par texto question de faire connaissance avant la rencontre officielle. « Nous avions un gros questionnaire à remplir. Les responsables se sont arrangés pour jumeler les enfants selon leur caractère pour que l'adaptation et l'échange se passent le mieux possible », raconte la maman de Justine Lapierre, Géraldine Simard.
Même s'ils ont plus l'habitude de gérer la crème solaire que les habits d'hiver, ces jeunes Australiens s'entendaient tous pour dire qu'ils ont bien hâte de vivre leur première tempête de neige québécoise.