L'astronaute David Saint-Jacques mènera des expériences scientifiques en orbite

L'astronaute David Saint-Jacques s'envolera à bord d'une fusée Soyouz en novembre 2018 pour rejoindre l'équipage de la Station spatiale internationale.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Station spatiale internationale servira de laboratoire à l'astronaute québécois David Saint-Jacques, qui mènera dès novembre 2018 une série d'expériences sur la santé en apesanteur afin de mieux ramener les savoirs sur la Terre.
Un texte de Valérie Boisclair
« Ces expériences vont permettre d’améliorer nos techniques de médecine à distance », lance David Saint-Jacques en entrevue à RDI.
Médecin de profession, il a œuvré dans le Grand Nord, notamment à Puvirnituq, au Nunavik, avant de rejoindre le programme spatial canadien.
L'astronaute quittera la Terre pour la première fois dans le cadre de la mission Perspective, un séjour de six mois au cours duquel il sera appelé à tester de nouvelles technologies, à manœuvrer le bras canadien, mais surtout à mener des expériences concernant la santé des astronautes.
Les études qui seront réalisées à bord de la Station spatiale internationale permettront des avancées importantes sur Terre, « pas seulement dans l’espace », ajoute-t-il.
Rythme accéléré
Mener des expériences dans l’espace, c’est « accélérer le rythme de la recherche et arriver plus vite à un remède », estime l’astronaute.
« Par exemple, dès le moment où on arrive dans l’espace, notre corps – assez conservateur de ses énergies – se rend compte que tout est léger, tout est facile, alors nul besoin d’avoir des os très forts. »
Le corps réagit en éliminant les minéraux dans les os, comme par le rejet du calcium. Au retour sur Terre, les os en sont très fragilisés. Un phénomène qui s’apparente à l’ostéoporose, souligne-t-il.
« Dans l’espace, le phénomène se passe très vite, de manière accélérée, donc c’est un endroit parfait pour l’étudier en détail », explique l'astronaute.
Chaque expérience menée par l’Agence spatiale canadienne sert des buts internes, comme celui d’aider les astronautes à se rendre plus loin dans l’univers, mais toutes les technologies qui sont testées dans l’espace doivent pouvoir servir sur la planète, selon David Saint-Jacques.
Tout ce qu’on fait dans l’espace nous sert sur la Terre.
Nouvelles technologies
Pour l’heure, les échantillons de sang qui sont prélevés dans l’espace doivent être congelés avant de retourner sur la planète, où ils seront analysés. « Ça nous prive de plusieurs indicateurs pertinents pour faire de la recherche, en plus des délais et des risques », explique M. Saint-Jacques.
Au cours de sa mission à bord de la Station spatiale, l’astronaute aura l’occasion d’utiliser un bioanalyseur, une technologie qui permet d’analyser des échantillons de sang, de salive ou d’urine directement sur place.
« J’ai été médecin de famille dans le Grand Nord et je peux témoigner que ce genre d’appareil là pourrait faire une différence énorme pour les communautés éloignées », assure-t-il.
Mais dans l’espace, le bioanalyseur sera utile à l’étude canadienne Immuno Profile, qui permettra de dresser un portrait du système immunitaire des astronautes dès mars 2019.
« Les résultats de l'étude Immuno Profile permettront de mieux comprendre l'affaiblissement immunitaire lié au stress et au vieillissement sur Terre. [Ils pourront] également éclairer davantage les chercheurs sur les mécanismes de réactivation des virus », indique l’Agence spatiale canadienne.

L’astronaute britannique Tim Peake a subi une échographie de la jambe en mai 2016 afin de collecter des données dans le cadre de l’étude Vascular Echo, la deuxième phase de l’expérience.
Photo : NASA
David Saint-Jacques prendra part à d’autres expériences qui ont déjà cours en orbite autour de la Terre, dont l’étude WayFinding, qui suit l’impact des vols spatiaux sur les cerveaux des astronautes, ou l’expérience Vascular, qui étudie les effets de l’apesanteur sur la santé cardiovasculaire.
Après deux ans d’entraînement rigoureux en Russie, au Japon, aux États-Unis et au Canada, l’astronaute québécois quittera la Terre à bord d’une fusée Soyouz en novembre 2018.