L’immigration pour pallier la pénurie de main-d’œuvre en région

Vue de l'intérieur d'un aéroport
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Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'immigration pourrait être une solution au manque de travailleurs dans les régions, selon le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, David Heurtel.
Un texte de Joane Bérubé avec la collaboration d'Ariane Perron-Langlois
Le ministre David Heurtel souhaite que les régions soient mises à profit pour accueillir les immigrants. Le ministre veut, dit-il, « régionaliser l’immigration ». Il a fait cette déclaration devant près de 80 élus et membres de la communauté des affaires de la région de Rivière-du-Loup.
Le ministre a fait état des différentes mesures qu’il entend proposer pour faire ce virage.

David Heurtel, ministre de l'Immigration
Photo : Radio-Canada
Ainsi, l’installation en région pourrait, par exemple, équivaloir à des « points » supplémentaires lorsque les gens remplissent leur demande d’immigration. Des travailleurs pourraient être dirigés directement dans les régions et non plus transiter par Québec ou Montréal.
Les régions seraient invitées à participer à des missions à l’étranger afin de recruter le type de travailleurs dont elles ont besoin.
On est en train de transformer le processus pour immigrer au Québec afin de savoir à l’avance le profil de chaque personne qui veut immigrer et de faire un arrimage entre ça et les besoins en région.
Soutien aux régions
Le ministre, nouveau à ce poste, entend ainsi donner à son ministère un visage plus économique.
Pour ce faire, les structures d’accueil dans les régions devront être améliorées, a reconnu David Heutel.
Les organismes d’accueil des immigrants devront aussi disposer de ressources supplémentaires. Le ministre Heurtel entend aider les municipalités et les MRC à attirer les immigrants en région. La présence du ministère de l’Immigration en région serait aussi renforcée.
David Heurtel promet qu’il procédera à des annonces la semaine prochaine pour favoriser l’établissement d’immigrants en région. Le ministre ajoute par contre qu’il ne veut pas de « politique mur à mur », mais des mesures adaptées aux besoins de chaque région.
D’autres mesures pourraient aussi être inscrites dans le prochain et dernier budget du gouvernement libéral avant les prochaines élections.
Présent à la rencontre, le député de Rivière-du-Loup et ministre responsable de la Stratégie maritime, Jean D’Amour, a relevé que 18 000 postes seraient à pourvoir au Bas-Saint-Laurent en 2018, dont beaucoup d’emplois dans les secteurs agroalimentaire, forestier, touristique et industriel.

Le ministre Jean D'Amour, lorsque questionné au sujet de son attachée politique aussi mairesse de Saint-Alexandre-de-Kamouraska.
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À cet égard, David Heurtel croit que les emplois disponibles en région mériteraient d’être mieux connus des communautés immigrantes, dont le taux de chômage s’établit à 11 % alors qu’il est autour de 6 % dans l’ensemble du Québec.
Lourdeur administrative
En attendant que les ambitions du ministre se concrétisent, plusieurs entrepreneurs, présents à la rencontre à Rivière-du-Loup, ont fait état des nombreux obstacles bureaucratiques auxquels ils doivent faire face dans le cadre du programme des travailleurs étrangers.

Travailleurs agricoles étrangers au Québec
Photo : Radio-Canada
Beaucoup ont expliqué qu’il était compliqué pour eux de renouveler les démarches tous les ans. Le ministre a indiqué que des discussions étaient en cours avec le gouvernement fédéral à ce sujet. Il se pourrait que le renouvellement puisse s’effectuer aux deux ou trois ans seulement et que ces immigrants temporaires puissent accéder à un statut permanent.
D'autres discussions ont aussi été engagées avec les ordres professionnels pour la reconnaissance des diplômes, a ajouté le ministre.
D’ici 2024, 1,4 million d'emplois seront à pourvoir au Québec.