Saad Hariri de retour au Liban

Le premier ministre libanais, Saad Hariri, est rentré au pays un peu plus de deux semaines après sa démission surprise dans des circonstances mystérieuses le 4 novembre depuis l'Arabie saoudite, accusée de l'avoir retenu en « otage ».
Arrivé à l'aéroport international de Beyrouth, M. Hariri ne s’est pas adressé aux médias libanais et étrangers qui l'attendaient. Il venait, via Chypre, du Caire où il s’est entretenu avec le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a rapporté la presse officielle égyptienne.
Le premier ministre démissionnaire doit prendre part mercredi à la fête de l'Indépendance du Liban. Il doit également s’expliquer sur sa démission depuis un pays étranger dans un contexte de tensions entre l'Arabie saoudite sunnite, qui le parraine, et l'Iran, soutien de son grand rival, le Hezbollah chiite.
Dès l’annonce de cette démission, le Liban s'est trouvé plongé dans une grave crise politique. À Beyrouth comme dans de nombreuses capitales dans le monde, le geste de M. Hariri a été perçu comme une prise d’otage mettant en danger le Liban, susceptible de devenir le théâtre d’une guerre par procuration entre Téhéran et Riyad.
Le président libanais Michel Aoun, allié du Hezbollah qui a refusé la démission de M. Hariri, a rappelé la nécessité de respecter la constitution du pays en présentant sa démission en personne au Liban. Il a clairement affirmé que le premier ministre n’agissait pas de son propre chef, même si ce dernier s’est dit libre de ses mouvements et de ses décisions.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé son inquiétude après cette démission et les conséquences qui pourraient en découler.
Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, y est allé d’une mise en garde : le Liban ne doit pas être « un lieu de conflits par procuration », a-t-il dit en exhortant toutes les parties, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Liban, à « respecter l'intégrité et l'indépendance des institutions nationales légitimes du Liban ».
La France s’est également manifestée en invitant Saad Hariri à Paris après avoir dépêché son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Riyad, évoquant une invitation « à titre amical ».
En février 2005, le père de M. Hariri, Rafic Hariri, avait été tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. Son assassinat avait été attribué au Hezbollah, dont des membres avaient été accusés pour leur implication dans l’attentat.
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