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Le dernier obstacle à l'oléoduc Keystone XL est levé

Une carte du Canada et des États-Unis. Une ligne verte relie Hardisty, en Alberta, à Steele City au Nebraska. Une ligne noire relie quant à elle Hardisty à Houston et Port Arthur au Texas.

En vert, le tracé du nouveau pipeline Keystone XL proposé qui relierait l'Alberta au golfe du Mexique, et en gris, le tracé du pipeline existant.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

La Régie des services publics du Nebraska donne le feu vert au projet d'oléoduc Keystone XL, qui vise à transporter environ 830 000 barils de pétrole par jour de l'Alberta vers différents marchés américains.

Au terme d’une rencontre qui n'a duré que 6 minutes, les commissaires de l’État ont décidé d’octroyer un permis autorisant la construction du pipeline, évaluée à 10 milliards de dollars, sur le territoire. Les commissaires, qui ont voté pour le pipeline à trois contre deux, avaient pour mission de déterminer si le projet de la société TransCanada s'inscrit dans l’intérêt des Nebraskiens.

Ce permis constituait le dernier obstacle réglementaire à la concrétisation du projet. Keystone XL a déjà reçu le feu vert des gouvernements du Canada et des États-Unis, mais TransCanada devait obtenir des permis de la part des trois États américains où le pipeline de 1897 km doit passer.

Le trajet qui a été approuvé n’est pas celui initialement proposé par TransCanada. Il s’agit d’un tracé censé réduire « l’empreinte » du transport pétrolier sur le territoire.

alberta

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du nord

montana

dakota

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Tracé de

Keystone XL

nebraska

illinois

Steele City

Patoka

kansas

missouri

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Cushing

oklahoma

Port

Arthur

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Nouvel oléoduc

Houston

Oléoduc existant

0

425 km

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Saskatchewan

Edmonton

Hardisty

canada

dakota

du nord

montana

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Tracé de

Keystone XL

nebraska

illinois

Steele City

états-unis

Patoka

kansas

missouri

Cushing

oklahoma

Nouvel oléoduc

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Oléoduc existant

Port

Arthur

Houston

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850 km

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Saskatchewan

Edmonton

Hardisty

canada

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du nord

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Tracé de

Keystone XL

nebraska

illinois

Steele City

états-unis

Patoka

kansas

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Nouvel oléoduc

Cushing

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Oléoduc existant

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Port

Arthur

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850 km

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Sources : TransCanada, Earthstar Geographics, ESRI


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Site d'exploitation de sables bitumineux à Fort McMurray, en Alberta.

Le Montana et le Dakota du Sud avaient déjà approuvé le tracé; il ne manquait plus que le Nebraska.

Le nouveau président américain, Donald Trump, signait deux décrets relançant la construction de deux oléoducs controversés : Keystone XL, reliant le Canada aux États-Unis, et celui de la compagnie Energy Transfer Partners, dans le Dakota du Nord.

Le président américain Donald Trump lors de la signature de deux décrets, le mardi 24 novembre 2016.

Photo : Reuters / Jonathan Erns

TransCanada a indiqué qu’elle se pencherait sur la décision rendue par la Régie des services publics du Nebraska.

« Nous allons examiner attentivement la décision [de la Régie] en portant une attention particulière à son impact sur les coûts et le calendrier associés au projet », a affirmé la société dans un bref communiqué.

Une décision satisfaisante pour l'Alberta

La première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a accueilli la décision des commissaires avec satisfaction.

« Comme nous l'avons indiqué dans le mémoire que nous avons déposé à la Commission de la fonction publique du Nebraska, ce pipeline représente une plus grande sécurité énergétique pour tous les Nord-Américains en assurant l'accès aux ressources énergétiques exploitées de façon responsable par l'Alberta », a-t-elle déclaré.

Il s’agit d’une étape de plus dans nos efforts pour accroître l'offre du pétrole albertain dans le monde, diversifier nos marchés et maximiser la valeur de nos produits.

Une citation de Rachel Notley, première ministre de l'Alberta

La première ministre Notley a profité de l’annonce pour exhorter « les décideurs canadiens » à mettre en place des mesures pour favoriser l’accès des ports du pays aux marchés mondiaux et à soutenir la création d’emplois pour la population.

Le chef du Parti conservateur uni de l’Alberta, Jason Kenney, s’est également réjoui de la décision du Nebraska. « Les nouvelles d’aujourd’hui représentent une nouvelle plus que bienvenue pour les Albertains qui travaillent fort dans le secteur de l’énergie », a-t-il souligné.

Keystone XL fournira un accès au marché pour le pétrole de l’Alberta, tout en permettant à notre industrie de croître et de prospérer.

Une citation de Le chef du Parti conservateur uni de l’Alberta, Jason Kenney

La ministre fédérale de l’Environnement, Catherine McKenna, a elle aussi salué l’approbation du projet en rappelant qu’il n’y avait pas nécessairement de contradiction entre les ambitions de l’Alberta et les priorités environnementales de son gouvernement.

« Notre gouvernement reconnaît que l’environnement et l’économie vont de pair. Nous sommes dans une transition, c’est sûr que nous avons besoin que nos ressources se retrouvent dans les marchés, mais c’est sûr aussi que nous devons nous assurer que nous nous dirigeons vers l’énergie propre », a-t-elle affirmé.

Nous appuyons le pipeline, mais nous prenons aussi beaucoup d’actions [pour l’environnement] ici au Canada et dans le monde entier : une taxe sur le carbone, l’élimination du charbon, des investissements historiques dans les énergies vertes, dans le transport en commun, [en plus d’investir] dans l’innovation.

Une citation de Catherine McKenna, ministre fédérale de l'Environnement

L’Association canadienne de pipelines d'énergie (CEPA) a pour sa part souligné l’importance de l’approbation du projet pour l’économie canadienne, en rappelant que la création du pipeline pourrait générer jusqu’à 4500 emplois.

La CEPA a également balayé du revers de la main les critiques liés aux risques environnementaux.

« Le projet Keystone XL a fait l'objet d'un processus d'évaluation environnementale long et détaillé. Il sera construit et exploité selon les normes de sécurité les plus élevées avec une surveillance réglementaire de classe mondiale tout au long du cycle de vie du pipeline », ont rappelé les responsables de l’Association.

Il s’avère que les pipelines constituent le moyen le plus sûr et le plus écologique de transporter de grandes quantités de liquides et de gaz naturel. La CEPA attend avec impatience les prochaines étapes pour s'assurer que cette importante infrastructure énergétique est construite de façon sûre et sécuritaire.

Une citation de L'Association canadienne de pipelines d'énergie

Des contestations à prévoir

Le vote a eu lieu alors que se poursuivent les opérations de nettoyage à la suite d'une fuite de 5000 barils de pétrole dans le Dakota du Sud voisin. Des représentants du Nebraska ont toutefois assuré vendredi que l’incident, le deuxième en importance en lien avec le pipeline Keystone XL, n’aurait aucune influence sur la décision rendue lundi.

Une porte-parole de la Régie des services publics du Nebraska a précisé que les commissaires fondaient leur décision uniquement sur la preuve présentée durant les audiences publiques et les commentaires publics des responsables du projet.

L'oléoduc Keystone XL a maintes fois été dénoncé en raison de son tracé qui traverse les dunes de Sandhills, un écosystème considéré comme étant fragile. Les groupes écologistes qui s'y opposent soutiennent en outre que le pipeline passera sous les terres d'agriculteurs et d'éleveurs de bovins contre leur avis.

Par voie de communiqué, Greenpeace Canada a prévenu que « l’opposition contre ce projet continuera à s’intensifier », portée notamment par la fuite de jeudi. Saluant la décision d’approuver un tracé différent de celui mis de l’avant par TransCanada à l'origine, l’organisme a invité les investisseurs associés au projet à reconsidérer leur engagement.

« Il est temps que les banques canadiennes, telles que Desjardins et TD, suivent l’exemple d’ING, de BNP Paribas et de la U.S Bank, qui se sont déjà retirées du financement à haut risque associé aux pipelines de sables bitumineux », a indiqué Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, à Greenpeace Canada.

La décision d’aujourd’hui aura des répercussions coûteuses pour TransCanada et cela devrait faire réfléchir les investisseurs présents et futurs associés à ce pipeline qui risque fort de ne jamais être construit.

Une citation de Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada

La commissaire Chrystal Rhoades, qui a voté contre l'octroi du permis à TransCanada, a d'ailleurs justifié son opposition en citant le cas des agriculteurs. Selon elle, une quarantaine de personnes seraient dans le flou quant aux implications du tracé actuel pour leurs terres.

La commissaires Rhoades s'est également montrée sceptique par rapport aux retombées réelles du projet pour les travailleurs nebraskiens.

Mobilisation autochtone

Des communautés autochtones canadiennes et américaines se sont mobilisées plus tôt cette année pour faire avorter Keystone XL. En mai, des chefs de la Confédération des Pieds-Noirs au Canada et des Great Sioux des États-Unis ont signé une déclaration pour dénoncer le pipeline. Contacté par Radio-Canada, Jean-Charles Piétacho, chef innu de Mingan, sur la Côte-Nord, qui a manifesté l'année dernière au Dakota du Nord contre un autre projet de pipeline, Dakota Access, s'est dit attristé mais pas surpris par la nouvelle. « On a tellement mis d'efforts pour essayer de contrer les différents projets de pipelines. Je suis allé cinq fois au Dakota du Nord [pour Dakota Access]... », a-t-il déploré.

Avec les informations de Reuters

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