La cyberdépendance touche de plus en plus de jeunes

Un homme tient un téléphone intelligent
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le nombre de cas de cyberdépendance chez les jeunes est en hausse et préoccupe les experts de la santé. Mais la problématique demeure récente et en région, les ressources mises à la disposition des jeunes et de leurs parents sont limitées.
Les intervenants du secteur la santé disent recevoir de plus en plus de demandes liées à la cyberdépendance ou de questions de la part de parents.
Selon Denis Plourde, spécialiste en activité clinique du Centre de réadaptation en dépendance l'Estran, la dépendance aux jeux vidéo, au téléphone intelligent ou à Internet peut se manifester de différentes façons.
Certaines personnes vont se mettre à négliger leur hygiène, leurs relations avec les autres, leur travail, leurs études.
Le plus difficile, selon M. Plourde, c'est de tracer la ligne à partir de laquelle on tombe dans la cyberdépendance.

Denis Plourde, spécialiste en activité clinique du centre de réadaptation en dépendance de l'Estran
Photo : Radio-Canada
« Le fait d'être conscient que l'usage est excessif et problématique et de quand même le faire, là, je pense que c'est un signe plus évident, affirme-t-il. Il y a comme une perte de choix, là. Quand on parle de dépendance, on parle du contraire de l'autonomie. Si la personne continue alors qu’elle est très consciente que ça a des impacts très négatifs sur sa vie, là, ça devient évident. »
Manque de ressources

La pédiatre Valérie Tessier
Photo : Radio-Canada
La pédiatre Valérie Tessier constate un manque de ressources. « Étant donné que c'est un problème assez récent, dit-elle, c'est certain qu'il faut laisser le temps de s'adapter sur le terrain pour avoir des ressources plus adéquates. Mais il en existe quand même. »
Valérie Tessier conseille aux parents de limiter le temps de loisirs passé devant un écran chez les jeunes, mais aussi, pour eux-mêmes.
Il faut que les parents soient des modèles positifs. Ma population, c'est les jeunes, mais ça peut atteindre n'importe qui, de n'importe quel âge.
Mme Tessier constate aussi que les problèmes de dépendance aux jeux vidéo touchent plus les garçons alors que ceux reliés au téléphone intelligent et aux médias sociaux touchent davantage les filles.
La pédiatre mentionne aussi aux parents qu’il existe des logiciels qui permettent de bloquer des applications à une certaine heure, « même si ce n’est pas parfait », constate-t-elle.
Elle recommande de limiter le temps à deux heures par jour, devant tous les types d'écrans, que ce soit le téléphone, l'ordinateur ou la télévision.
Les personnes qui se reconnaissent et pensent avoir besoin d'aide peuvent se présenter à l'accueil psychosocial de leur CLSC qui saura les diriger vers les bonnes ressources comme celle de l'Estran, à Rimouski.
D'après le reportage de Marie-Christine Rioux