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Les Jardins de Doris : le succès et les défis

Jardins de Doris

Jardins de Doris

Photo : Sylvain Ross

Radio-Canada

L'été 2017 aura été un franc succès aux Jardins de Doris de Matane, qui ont rangé la semaine dernière pelles et rateaux juqu'au printemps prochain.

Un texte de Joane Bérubé

Les Jardins de Doris ont connu cette année leur meilleure saison avec près de 6000 visiteurs, soit une augmentation de 30 % comparativement à l’an dernier.

Depuis leur ouverture, il y a 17 ans, les Jardins ont connu un achalandage croissant.

Personnellement, je n’aurais jamais pensé que cela deviendrait si gros.

Une citation de Doris Côté-Ross, copropriétaire des Jardins de Doris

Les belles conditions météorologiques des mois de juillet et d’août ont entre autres contribué à la hausse de fréquentation, selon Mme Côté-Ross.

Papillon qui butine une fleur

Jardins de Doris

Photo : Sylvain Ross

« C’est devenu, dit-elle, une véritable activité familiale avec certaines attractions comme la maison des Petits Cochons ou celle de Blanche-Neige ou bien le potager des tout-petits. »

Les Jardins offraient également cet été une tarification familiale et des cartes de saison, ce qui a permis à plusieurs de revenir. « Les enfants aiment tellement ça! », commente Mme Côte-Ross.

Les Jardins de Doris demeurent l’une des rares attractions touristiques au centre-ville de Matane, ajoute-t-elle. Doris Côté et son mari, Sylvain Ross, racontent qu’ils ont souvent dû, cet été, demeurer après les heures d’ouverture pour accueillir des visiteurs tardifs.

Cette année, le succès de l’entreprise leur a d’ailleurs valu quelques problèmes de stationnement. « C’est trop petit, explique Mme Ross-Côté, c’est une problématique et on a demandé à la Ville de Matane de nous aider. » Les Jardins sont situés en zone humide et de ce fait, les espaces pour agrandir sont limités.

Ils attendent maintenant la réponse de la Ville de Matane.

Axe mer-rivière

Le succès de ces jardins laisse croire à Doris Côté-Ross que les terrains qui longent la rivière Matane recèlent un potentiel touristique qui mériterait d’être mis en valeur.

« On pourrait faire un sentier pédestre, un anneau de glace. Ce sont des choses qui ne coûtent pas cher », fait valoir la copropriétaire, qui rêve aussi de permettre aux enfants d’en apprendre plus sur la colonie de castors voisine des jardins. « Ce sont toutes des choses possibles, ajoute Sylvain Ross, mais ça prend de l’aide. »

Jardins de Doris à l'automne

Jardins de Doris à l'automne

Photo : Sylvain Ross

Avec ou sans aide, les Jardins de Doris ont développé plusieurs projets depuis leur première fleur.

Ils se sont mis à la culture maraîchère, à la fabrication de compost, à l’élevage de papillons. Ils ont aussi hérité d’une collection de bonzaïs ainsi que d’un riche assortiment de reproductions de navires, dont plusieurs sont ceux de bâtiments liés à l’histoire de la région comme le Sieur D’Amour.

Au fil des ans, la collection de plantes s’est aussi enrichie. Jouissant d’un microclimat, le site compte plusieurs espèces rares ainsi que plusieurs végétaux dont la zone de rusticité est moins rigoureuse que celle habituellement conseillée dans l’Est du Québec.

Les yeux de Sylvain Ross brillent quand il parle d’horticulture : « Ce n’est pas une passion d’une journée, c’est la passion d’une vie ».

Préparer le futur

Le couple, âgé de 71 ans, aimerait assurer la pérennité de leur jardin. « Il ne faudrait pas avoir travaillé pour rien », commente la fondatrice.

Tous deux veulent recruter une relève et amener des plus jeunes à s’intéresser à leur projet. « On manque de bénévoles. On aurait besoin de jeunes qui ont des idées autres que les nôtres. On pourrait les accompagner pour développer encore plus », indique le couple.

Sylvain Ross et la reproduction du CNM-Evolution qui fait la navette entre Rimouski et Forestville

Sylvain Ross et la reproduction du CNM-Evolution qui fait la navette entre Rimouski et Forestville

Photo : Sylvain Ross

Ce qui permet de faire réellement fonctionner les Jardins, ce sont les Amis des Jardins de Doris. Un des premiers défis, croit le couple, sera de renouveler et d’enrichir le conseil d’administration des Amis de Doris.

L’organisme sans but lucratif développe et coordonne les projets, sans lesquels les Jardins ne pourraient pas survivre, faute d’argent pour payer la main-d’œuvre. Le reste est assumé par des bénévoles.

Les Jardins n’ont pas droit à des subventions, ni pour leur fonctionnement ni pour leurs achats. Par exemple, le couple achète 3000 à 4000 plants d’annuelles chaque année.

C’est notre argent personnel. Les gens s’imaginent qu’on a de grosses subventions, tant mieux, s’ils croient ça, mais ce n’est pas la réalité.

Une citation de Doris Côté-Ross, copropriétaire des Jardins de Doris

« Il y a peut-être cette année et l’année passée que nous avons terminé kif-kif », révèle Sylvain Ross.

Cette année, les entrées ont permis de payer les salaires, car les Amis n’ont pas réussi à décrocher une subvention salariale pour payer, entre autres, le poste d’horticulteur.

L’argent de donateurs, comme la fondation du groupe Simple Plan qui leur accorde un soutien indéfectible depuis le début, et celui de quelques commanditaires viennent compléter le budget.

Les jardins du cœur

Bien sûr, il y a les fleurs et le tourisme, mais les Jardins sont aussi une entreprise d’insertion sociale.

Depuis 2001, les Jardins ont aidé 823 personnes, dont principalement des jeunes, à partir de différents programmes. « Il y a aussi, précise Doris Côté-Ross, des personnes plus âgées, qui à la suite d’une maladie, d’une dépression viennent se ressourcer aux Jardins. Tout le monde est bienvenu. »

Une des horloges solaires des Jardins de Doris

Une des horloges solaires des Jardins de Doris

Photo : Sylvain Ross

Certaines de ces personnes ont travaillé aux Jardins quelques heures, d’autres une saison complète, parfois plus. « Je dis souvent qu’on se sert des Jardins de Doris comme plateau de travail pour venir en aide aux jeunes et aux moins jeunes », explique Doris Côté-Ross.

Les Jardins ont grandi grâce à eux.

Sylvain Ross et Doris Côté-Ross

Sylvain Ross et Doris Côté-Ross

Photo : Radio-Canada

« Nous nous sommes aidés mutuellement », raconte le couple, qui se montre très heureux d’avoir pu soutenir autant de gens à travers cette passion qu'ils aimeraient bien maintenant communiquer et transmettre.

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