Les maisons d’hébergement pour femmes crient à l'aide

La maison d'hébergement La Gigogne de Rimouski est régulièrement contrainte de refuser des femmes et leurs enfants, faute de places disponibles.
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF) lance un cri d'alarme afin d'obtenir plus de moyens pour répondre à la demande. Ces ressources d'hébergement, dont celles de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, débordent et sont souvent forcées de refuser des femmes et leurs enfants.
Un texte de Marie-Christine Rioux d’après les informations de Xavier Lacroix
La fédération rappelle que chaque année, les maisons d'hébergement doivent refuser entre 6000 et 10 000 femmes et enfants.
La FMHM réclame donc plus de moyens pour répondre à la demande.
Elle souhaite également être consultée par Québec sur l'élaboration d'un nouveau plan d'action pour lutter contre la violence conjugale.
Ce qu'on demande dans le prochain plan d'action, c'est bien sûr d'avoir des mesures qui sont réparties dans tous les champs : en sensibilisation, en intervention et en concertation, afin qu'on ait des mesures concrètes.
Le plan d’action actuellement en vigueur vient à échéance en décembre.
Situation préoccupante en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent
Les maisons d’hébergement du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont des taux d’occupation qui oscillent entre 93 et 130 %.
L'an dernier, 57 femmes et 51 enfants ont été hébergés par La Gigogne, une maison d'hébergement pour femmes de Matane. L’institution offre une douzaine de lits et différents services d'accompagnement.

Vanessa Caron est coordonnatrice de la maison d'hébergement La Gigogne de Rimouski.
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
On a eu 43 refus d'hébergement, que ce soit par manque de places ou autres problématiques, mais surtout par manque de places, parce qu'on a été à 75 % plein durant toute l'année.
À Gaspé, la Maison L'Aid'Elle a elle aussi vu son taux d’occupation augmenter significativement dans les derniers mois. Cette maison peut accueillir neuf personnes.
Des services importants pour celles qui en ont besoin
Marie (nom fictif) réside à La Gigogne.
Elle a accepté de témoigner de son vécu sous le couvert de l’anonymat. Marie a eu recours aux services de La Gigogne après que son conjoint eut menacé de se suicider et d'emporter les enfants du couple dans la mort avec lui.
Il y avait de la place pour m'accueillir; mais si une autre femme qui vit la même situation que moi, la porte est fermée par manque de place ou par manque de ressources, je me dis : "elle va vivre combien de temps dans ce genre de situation-là?"
Chaque année au Québec, environ 12 femmes meurent à la suite de violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint.