Zonage et référendums, un enjeu électoral à Laval

Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
À la demande d'un groupe de citoyens lavallois, six candidats à la mairie se sont engagés à maintenir des référendums sur le changement de zonage. Ces référendums ne sont plus obligatoires depuis l'adoption du projet de loi 122 par Québec le printemps dernier, qui visait à augmenter l'autonomie et les pouvoirs des municipalités.
Un texte de Vincent Maisonneuve
Ce groupe de citoyens milite pour protéger trois îles de la rivière des Mille-Îles depuis 25 ans. Et s’il a réussi au fil des années à bloquer tout développement résidentiel dans l’archipel, c’est en menaçant de tenir un référendum pour empêcher le changement de zonage de l’endroit.
Résidant sur le boulevard des Mille-Îles, au nord de Laval, Huguette Larochelle profite chaque jour de la tranquillité de la rivière et de la vue sur l’île Saint-Joseph, l’île aux Vaches et l’île Saint-Pierre. « Des îlots de chaleur, ici, il n'y en a pas », lance la Lavalloise en admirant le paysage.

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Mme Larochelle, présidente du groupe Sauvons nos trois grandes îles, désire toujours se battre pour protéger ces milieux naturels, particulièrement celui de l’île Saint-Joseph. Comme un pont permet d’accéder à l’île Saint-Joseph à partir du boulevard des Mille-Îles et qu’il y a déjà huit maisons sur l’île, la tentation d’y construire un nouveau quartier résidentiel est grande.
« Ce n'est pas que théorique, puisque depuis 1992, la municipalité a présenté des projets de développement résidentiel pour l'île Saint-Joseph qui ont toujours été refusés par les citoyens », explique-t-elle. Au tournant des années 2000, par exemple, un promoteur souhaitait construire sur l’île Saint-Joseph un projet de 78 maisons.
Pour préserver l’écosystème, Mme Larochelle a lancé un appel à la mobilisation. « On a 300 personnes bénévoles. Des gens que l'on ne connaissait pas », rappelle-t-elle. Dès que l’ancienne administration de Gilles Vaillancourt a tenté de modifier le zonage, les citoyens ont brandi la menace référendaire.
On était tellement solidaire que le maire Vaillancourt savait très bien qu'on signerait le registre s’il nous poussait à le faire. C'était le droit au référendum qui nous donnait la force de combattre. On avait un véritable pouvoir.
« On a besoin d'une assurance et cette assurance est représentée par le droit au référendum. La Ville peut ne pas retirer ce droit, elle en a le pouvoir », poursuit-elle.

Pont de l’île Saint-Joseph
Photo : Radio-Canada
Tous en faveur des référendums, mais...
À l'exception de la candidate indépendante Hélène Goupil Nantel, qu'il nous a été impossible de joindre, les six autres candidats à la mairie se sont engagés à maintenir les référendums.
« Oui! C'est la seule façon que les citoyens peuvent parler », lance Sonia Baudelot, d’Avenir Laval.
« Comme on a dit à maintes reprises, le référendum va rester avec nous, c'est notre promesse », assure Alain Lecompte, de l’Alliance des conseillers autonomes.
Au Parti Laval, Michel Trottier veut « maintenir les référendums », mais avec des aménagements dans les modalités de participation.
Même son de cloche chez Jean Claude Gobé, d’Action Laval. Selon lui, il faut « un encadrement pour éviter les exagérations et les dérapages. Il faut éviter qu'un petit groupe décide de tenir un référendum pour protéger leurs petits intérêts. »
Le candidat indépendant Nicolas Lemire s'engage lui aussi à « préserver les référendums, un outil citoyen important », selon lui. Il ajoute vouloir créer des « agoras de quartier où seront tenus des débats et des votes sur les projets majeurs ».
Quant à Marc Demers, le maire sortant, il promet aussi le maintien des référendums, mais pense à en « modifier la procédure pour la bonifier ».

Les cinq candidats à la mairie de Laval : Sonia Baudelot d'Avenir Laval, Jean-Claude Gobé d’Action Laval, Alain Lecompte de l’Alliance des conseillers autonomes, Marc Demers le maire sortant et Michel Trottier du Parti Laval
Photo : Radio-Canada
Et l’avenir des trois îles dans tout cela?
Huguette Larochelle propose de faire de l’archipel un parc régional. Près de 41 000 citoyens ont signé une pétition pour appuyer son projet.
En septembre dernier, la municipalité a conclu une entente de principe avec le propriétaire de deux des îles. L’entente prévoit l’acquisition de l’île Saint-Pierre et de 96 % de l’île aux Vaches pour la somme de 21 millions de dollars. Laval est prête à offrir une contribution de 7 millions et un terrain, mais l’accord est conditionnel à la participation financière de Québec et de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Le maire sortant dit aussi négocier pour l’acquisition de l’île Saint-Joseph. Tous les candidats à la mairie disent être en faveur de la conservation du milieu naturel de l’archipel.
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