Quels costumes sont permis à l’Halloween?

Quels costumes ne sont plus socialement acceptables pour l'Halloween?
Photo : Getty images/iStock
Masques, fausses armes, appropriation culturelle, grossophobie et sexisme : les règles sociales entourant les déguisements d'Halloween ont bien changé, mais les avis demeurent partagés sur la question.
Un texte d'Anaïs Brasier
« Je pense qu’on va trop loin, surtout dans les dernières années », admet sans hésitation Danielle Doucette, une citoyenne rencontrée au centre-ville de Moncton.
Certains costumes ne sont plus permis pour des raisons de sécurité dans plusieurs écoles du Nouveau-Brunswick. À l’école Amirault de Dieppe, les masques et les fausses armes sont interdits, explique Gisèle Bérubé, directrice de la maternelle à la deuxième année.
Outre la sécurité, certains costumes sont de moins en moins acceptables socialement : ils risquent d’être offensants pour une partie de la population.
L'appropriation culturelle est-elle dangereuse?
L’appropriation culturelle, c’est le fait d’emprunter des caractéristiques d’une culture autre que la sienne. Selon Daniela Fernandez, de l’Association multiculturelle du Grand Moncton, cette tendance peut être dangereuse.
« Quand tu essaies de représenter une autre culture, une histoire qui ne t’appartient pas, tu ne la comprends pas vraiment et tu risques de réduire une culture entière à un simple stéréotype. »
Les costumes s’inspirant d’une autre culture sont donc de plus en plus critiqués. Walmart Canada a d’ailleurs dû retirer plusieurs costumes de son site web cette année, dont un costume de chef amérindien et une tunique de cheik.
Pour Danielle Doucette, c’est exagéré. « Je ne suis pas offensée si des gens sont déguisés en Amérindiens. Trop de gens sont offensés par ce qu’il y a de plus simple. »
Stéphanie Malley, aussi rencontrée à Moncton, est plus ambivalente : « Des fois, c’est trop, quand il y a des stéréotypes d'inculqués à ça. Mais si c’est fait avec respect, ça va ».
Peut-on être sexiste à l'Halloween?
De plus en plus, on conseille aussi d’éviter les déguisements sexistes qui mettent en avant des stéréotypes.
Au Nouveau-Brunswick, des écoles ont décidé d’agir contre ce type de costumes. À l’école Mathieu-Martin de Dieppe, les jeunes ont été avertis : les costumes dégradants ne sont pas permis.
« Si un garçon arrive déguisé en femme avec une grosse poitrine [...] on va lui demander de se changer. »
Pour Aaron Flannery, un autre citoyen rencontré au centre-ville de Moncton, c'est une question de jugement. « Il y a un temps et un endroit pour chaque chose. Un costume peut être considéré comme sexiste au travail, mais peut être OK à une fête entre amis. »
Grossophobie, troubles de santé et identités de genre
Mercredi dernier, le site québécois Ton Petit Look (Nouvelle fenêtre) a publié un guide pour un « costume d’Halloween non oppressif », qui dépasse les enjeux d’appropriation culturelle et de sexisme, mais qui est loin de faire l'unanimité au Nouveau-Brunswick.
On y explique notamment qu’il ne faut pas utiliser le surpoids et l’apparence de certaines personnes comme costume. Les déguisements basés sur des maladies physiques ou mentales sont aussi à proscrire : les camisoles de force et les jaquettes d’hôpital sont donc à éviter. Enfin, on y conseille d’éviter les costumes de genre : les garçons ne devraient pas se déguiser en personnage féminin et vice-versa.
Pour les personnes rencontrées au centre-ville de Moncton, ces derniers points sont est exagérés. « L’Halloween c’est aussi pour laisser aller l’imagination. Puis il ne faut pas trop se prendre au sérieux », explique Stéphanie Malley.