Le grand pouvoir des petites maisons

Lance Alexander, un des quatre locataires de petites maisons de la nation Nak'azdli Whut'en, dit avoir repris sa vie en main et trouvé un emploi depuis qu'il a un toit.
Photo : Andrew Kurjata/Radio-Canada
Avoir un toit, même minuscule, a eu un impact considérable sur la vie d'une communauté autochtone du centre-nord de la Colombie-Britannique. Une membre de la communauté a décidé de bâtir des minimaisons, inspirée par une émission de télévision sur le sujet.
La gestionnaire du logement et des terrains de la nation Nak'azdli Whut'en, Aileen Prince, s'est dit que la construction de petites maisons pouvait alléger le grand problème de l'itinérance dans les Premières Nations partout au pays.
En un an, elle a aidé à bâtir quatre minimaisons dans sa communauté. Une initiative qui a changé la vie de ceux qui en sont devenus locataires.
« J'ai un four, un réfrigérateur, une petite table et un futon », montre fièrement Lance Alexander en ouvrant la porte de sa résidence de 30 mètres carrés.
Depuis qu'il a emménagé l'an dernier, il a trouvé un emploi à la mine proche de la communauté et il dit avoir maintenant « une vie ordonnée ».
« Je buvais beaucoup auparavant », raconte-t-il. J'allais de divan en divan, mais maintenant je reste sur le mien. »
Je prends soin de la maison et ça m'éloigne de mauvaises influences.
Multiplication de minimaisons
La communauté tente maintenant de construire deux autres maisons. Le programme a suscité l'intérêt d'autres nations autochtones.
Après la construction des quatre premières maisons, Aileen Prince a fait un appel à tous et choisi des locataires parmi les personnes intéressées.
Une de ses exigences était qu'elles ne soient pas encore propriétaires d'une maison ou d'un appartement
La banque détient l'hypothèque; les locataires paient 320 $ par mois, plus les frais de chauffage, d'électricité et d'entretien. La maison de 50 000 $ devient la propriété du locataire quand ce dernier a fini de payer l'hypothèque.
« Aucun des locataires n'a omis un paiement », assure Sheila Caswell, qui supervise le projet pilote.
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Itinérance, un problème récurrent
Le plus récent recensement montre que la pénurie de logements décents dans les réserves autochtones est un réel problème et que l'itinérance dans cette population est « terrible ».
Aileen Prince a maintenant pris sa retraite, mais son successeur croit que son idée pourrait faire du chemin pour contrer l'itinérance.
« Nous avons plusieurs célibataires pour qui avoir une grande maison n'est d'aucune utilité », explique le gestionnaire de terrains, George Ho Lem.
Les minimaisons répondent aux besoins d'une partie importante de notre population.
Les quatre petites maisons en place sont un petit pas vers l'atteinte de la résolution d'un grand problème, croit-il.
Sheila Caswell estime que 60 personnes sont à la recherche d'un appartement avec une chambre dans la communauté de 2000 habitants où l'espace se fait rare.