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ArchivesRené Lévesque, le journaliste

Dans un studio de télévision, assis à une table où reposent une carafe et deux verres, l'animateur René Lévesque s'apprête à tourner avec son index la feuille devant lui.

René Lévesque alors qu'il anime l'émission « Point de mire ».

Photo : Radio-Canada / André Le Coz

Radio-Canada

Le 1er novembre 1987, le journaliste et politicien René Lévesque meurt dans sa résidence de l'île des Sœurs. Il avait alors 65 ans. Premier d'une série de quatre articles pour souligner les 30 ans de sa disparition. Aujourd'hui, l'homme de radio.

Journées au bord de la mer en été, raquettes et ski en hiver : l'enfance de René Lévesque à New Carlisle, un petit village de la Gaspésie, est plutôt agréable et paisible. En 1936, il amorce sa carrière derrière un micro en travaillant pour une petite station de radio, située dans son village natal.

Après le décès du père, la famille Lévesque quitte la Gaspésie pour la ville de Québec. René est alors âgé de 14 ans. Lui qui a fréquenté quelques années le séminaire de Gaspé, poursuit son éducation au collège Garnier. Il entreprend ensuite des études en droit à l’Université Laval, mais, suspendu pour avoir fumé, il abandonne le milieu universitaire en 1943.

Au milieu de la Deuxième Guerre mondiale, l'Office of War Information (OWI) cherche 450 hommes afin de pourvoir différents postes de reporters et de rédacteurs en prévision du grand débarquement de Normandie en 1944. René Lévesque ne perd pas de temps et parvient à obtenir une entrevue avec le responsable de l’OWI à Montréal, Philip Robb.

Sur le terrain en Corée, le journaliste René
Lévesque interviewe le lieutenant-colonel
Jacques Dextraze avec le technicien Norman
Eaves.

René Lévesque s'entretient avec le lieutenant-colonel Jacques Dextraze pendant la guerre de Corée.

Photo : Radio-Canada

Départ pour l'Europe

Le jeune reporter quitte Montréal pour Londres à bord du petit cargo français L’Indochinois, le 2 mai 1944.

Sous le soleil, qui était torride ce jour-là, l’odeur était écœurante.

Une citation de René Lévesque

René Lévesque devient alors correspondant de guerre, dans un premier temps, auprès de l’armée du général Patton et, dans un deuxième temps, auprès de celle du Général Patch. C’est d’ailleurs aux côtés de ce dernier qu’il entre à l’intérieur du camp de concentration de Dachau. L’horreur est inimaginable. Une dure réalité à laquelle tous les correspondants de guerre alliés sont exposés. L’expérience le marquera pour le reste de sa vie :

Les cheveux des femmes coupés, parce que ça pouvait toujours servir. Les dents en or arrachées, parce que ça pouvait toujours servir. L’enregistrement n’a pas été un cadeau.

Une citation de René Lévesque

Le passage de Lévesque dans l’armée américaine lui ouvre les portes de Radio-Canada à son retour à Montréal. Il y avait fait, temporairement, une brève incursion avant son départ pour l’Europe.

De 1945 à 1947, il est employé par le Service international de Radio-Canada. Il y fait des reportages pendant 5 ans pour les professionnels de Radio-Canada. En juillet 1951, René Lévesque se voit offrir un poste de correspondant de guerre en Corée. C’est cet événement qui, pour lui, propulsera sa carrière journalistique. Réalisé par Jean-Pierre Petel, le montage d'archives, ci-bas, en retrace les grandes lignes.

René Lévesque raconte son enfance.

René Lévesque raconte son enfance.

Photo : Radio-Canada

Au service des gens d'ici

En 1952, le Service de reportage de la radio est mis sur pied afin de donner plus de liberté au duo que forment René Lévesque et la journaliste Judith Jasmin. Approfondir les multiples aspects de la vie quotidienne régionale ou encore aborder les questions d’éducation, de santé publique et de culture, voilà le mandat du magazine radiophonique Carrefour.

Très vite, l’information et les affaires publiques régionales deviennent aussi populaires que les nouvelles du front, pendant la guerre.

René Lévesque et Judith Jasmin

On a souvent parlé de la relation amoureuse entre Lévesque et Jasmin. Ils se rencontrent en 1947, lorsque la jeune femme est nommée au Service international de Radio-Canada. C'est le coup de foudre pour Judith; René Lévesque, lui, vient tout juste de se marier. Ce n'est qu'en 1951 qu'ils vivront leur histoire d'amour. Envoyés ensemble en reportage dans le nord du Canada, ils commencent leur relation, qui durera près de trois ans.

Passer du journalisme international aux reportages sur la réalité de la vie nécessite certains ajustements dans le style et dans le ton. Même lorsque René Lévesque recueille les commentaires de Léo Paquin, un éleveur de dindes qui a remporté plusieurs prix pour ses volailles, on reconnaît le style du journaliste : direct et franc. On sent l’intérêt qu’il porte aux sujets dont il est question et aux personnes avec lesquelles il s’entretient.

Déconstruire la propagande

C’est le même style que l’on retrouve dans le reportage ci-après, également réalisé pour Carrefour, alors que René Lévesque est à Moscou. Il s’entretient avec 7 écolières dans une rue et demande à l'une d'entre elles son âge et son nom. Leur difficulté à s'exprimer en français suscite la rigolade chez les jeunes filles, pendant que des curieux observent la scène.

Le côté léger de l’entrevue contraste avec l’image que projette l’URSS sur la scène internationale.

C’était pas triste Moscou!

Une citation de René Lévesque

Pendant son séjour à Moscou, René Lévesque fait parvenir à Montréal deux reportages complets qui font énormément de bruit ici. Son travail vient en effet nier la propagande capitaliste. Les écolières, joyeuses et enjouées, n’ont rien à voir avec les images mornes et tristes qui circulent normalement dans l’information occidentale.

Fait cocasse : pour saisir ses images, Lévesque doit filer en douce avec son caméraman pendant que le service de garde a le dos tourné.

Les citations dans cet article proviennent des mémoires de René Lévesque, Attendez que je me rappelle, publiées chez Québec-Amérique en 1985.

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