Logement social et abordable : des approches différentes pour Valérie Plante et Denis Coderre

Denis Coderre a vanté le projet immobilier sur l'ancien site de l'Hôpital de Montréal pour enfants, qui fait une place au logement social; Valérie Plante l'a toutefois déjà critiqué pour son manque de grands logements de trois chambres ou plus.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La chef de Projet Montréal, Valérie Plante, veut faire adopter un règlement sur l'inclusion de logements sociaux et abordables dans les projets immobiliers plus importants, si elle est élue mairesse aux élections municipales du 5 novembre prochain.
Elle promet ainsi la construction de 12 000 unités au cours d’un éventuel mandat de quatre ans, ce que son adversaire et maire sortant, Denis Coderre, juge irréaliste, lui qui en promet plutôt 5000.
Depuis 2005, à Montréal, les promoteurs doivent prévoir 15 % de logements sociaux et 15 % de logements abordables dans leurs projets résidentiels, ou verser une compensation financière à la Ville pour d'autres projets. Ces critères s’appliquaient d’abord aux immeubles construits de 200 unités et plus, un seuil qui est passé à 100 logements au cours du dernier mandat.
Mme Plante souhaiterait imposer des seuils de 20 % pour chacune de ces catégories de logements, mais pour les immeubles de 50 unités et plus, dans le cadre d’une stratégie révisée d’inclusion de logements abordables. Pour les constructions de 5 à 50 unités, une administration dirigée par Projet Montréal exigerait au moins une compensation financière.
À cela s’ajoute un seuil de 20 % de logements d’au moins trois chambres dans les projets de 40 unités ou plus, que Valérie Plante a promis en septembre.
La chef de Projet Montréal ne craint pas de faire fuir les promoteurs immobiliers vers la banlieue. Elle croit que le milieu de vie et la mixité économique, sociale et culturelle qu’on retrouve dans la métropole sont de nature à convaincre les promoteurs immobiliers de venir s’y installer.
« Les promoteurs en tirent leur compte, c’est quand même, somme toute, payant pour eux. L’idée, c’est d’expliquer en quoi c’est une plus-value de servir les besoins de toute la population », a affirmé Valérie Plante en conférence de presse.
« Ce n'est pas une enchère », dit Coderre
« De forcer les promoteurs à ce que ça soit 40 %... Pourquoi forcer? », a répliqué Denis Coderre, en début d’après-midi.
Le maire sortant a rappelé que la loi sur le statut de métropole permettrait à la Ville de Montréal d’exiger des promoteurs que la typologie des logements réponde à certains besoins. De plus, M. Coderre a déjà promis de créer un nouveau programme, AccèsLogis Montréal, pour aider à financer des logements sociaux et communautaires.
« On leur dit : écoutez, oui, il y a les fonds de compensation, mais si on veut assurer une mixité sociale, le fait qu’on établisse la typologie des permis va nous permettre déjà en amont de définir le type de district qu’on veut bâtir et assurer cette mixité sociale », a-t-il expliqué.
M. Coderre affirme que sa promesse de 5000 logements en quatre ans a été vérifiée. « On a fait nos devoirs. […] Je ne m'embarquerai pas dans une enflure, si moi je dis 5000, toi tu dis 12 000, moi je vais monter à 15 000, ce n’est pas une enchère, là », a-t-il reproché à Mme Plante.
Les engagements de Québec
Dans son dernier budget, le gouvernement du Québec s’est engagé à construire 3000 logements sociaux à l’échelle provinciale, par l’entremise des divers programmes de financement dont il dispose. Cet investissement de 255 millions de dollars sera réparti sur au moins trois ans, à compter de 2020-2021.
Selon les données de la Société d’habitation du Québec, au 31 mars 2017, 5329 unités de logement social étaient en voie de réalisation dans la province.
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