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Conservation des témoignages sur les pensionnats autochtones : les survivants attendent la prochaine étape

Une photo d'archive des élèves des pensionnats autochtones dans une salle de classe.

Des élèves dans des pensionnats autochtones.

Photo : Radio-Canada / Archives de l'Église anglicane Old Sun/Commission de vérité et réconciliation

CBC.ca
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les survivants des pensionnats autochtones attendent des réponses sur la façon dont vont être conservés leurs témoignages à la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui détaillent les sévices qu'ils ont subis.

En vertu du jugement rendu par la Cour suprême le 6 octobre dernier, les victimes qui le désirent pourront permettre à la Commission de vérité et réconciliation du Canada de conserver leurs témoignages. S'ils refusent qu'ils soient préservés, ils seront détruits.

Or, depuis cette décision, bon nombre de survivants se demandent comment les dossiers vont être traités concrètement.

« Il y a beaucoup de confusion dans ce dossier », a expliqué Mike Cachagee, survivant et ex-président de la Société nationale des survivants et survivantes des pensionnats indiens.

Beaucoup de survivants l'ont contacté pour avoir davantage d'informations sur la façon dont les documents vont être préservés.

« Ils veulent savoir, s'ils choisissent de conserver leurs témoignages, comment ils vont procéder. Qui va les contacter? Comment se déroule le processus? », a rapporté M. Cachagee.

Enfants autochtones en salle de classe au pensionnat indien catholique de Fort George (Québec), 1939
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Enfants autochtones en salle de classe au pensionnat indien catholique de Fort George (Québec), 1939

Photo : Archives Deschâtelets

Un « choix compliqué et délicat »

C'est le Processus d'évaluation indépendant (PEI), administré par le Secrétariat d’adjudication des pensionnats indiens (SAPI), qui a recueilli les témoignages.

L'adjudicateur en chef du PEI, Dan Shapiro, a indiqué dans un courriel adressé à CBC qu'il était en train de contacter les survivants pour les informer des choix qu'ils pouvaient faire.

« Nous avons bien progressé dans l'élaboration d'un programme complet destiné aux personnes faisant appel au PEI, à leurs familles et à leurs collectivités », fait savoir M. Shapiro. 

«  »

— Une citation de  Dan Shapiro, adjudicateur en chef du Processus d'évaluation indépendant, administré par le Secrétariat d’adjudication des pensionnats indiens

Ce programme devra être approuvé par un juge avant d'être lancé. Avant cela, les survivants peuvent contacter le PEI et soumettre une demande écrite exigeant le transfert de leur témoignage au Centre national pour la vérité et la réconciliation pour qu'il soit archivé.

Le directeur du centre, Ry Moran, croit que les 38 000 témoignages devraient être archivés dans le centre pour préserver la totalité de l'histoire du système des pensionnats autochtones au Canada.

Malgré tout, pour M. Moran, la démarche doit se faire en délicatesse, quelle que soit la façon dont les survivants sont contactés et quels que soit leurs choix.

« Tous les survivants trouveront probablement que ce choix est compliqué et délicat, et ils devront réfléchir longuement pour faire ce qui est le mieux pour eux et leurs familles », a souligné M. Moran.

Le directeur, qui a rencontré des groupes autochtones, espère qu'ils se mettront d'accord pour trouver le moyen le plus adapté pour contacter les survivants.

« C'est bien plus qu'envoyer une simple lettre. Et je crois que toutes les parties sont d'accord avec ça », a-t-il développé.

« Certains témoignages sont des histoires d'horreur »

Pour Mike Cachagee, les survivants doivent se sentir à l'aise avec leur choix.

Les témoignages reçus par le PEI sont très personnels, extrêmement imagés et révèlent des détails perturbants.

« Certains sont de véritables histoires d'horreur », a confié M. Cachagee, qui à travers les années a aidé plusieurs survivants à surmonter leur traumatisme. « Certains d'entre eux sont tellement atroces que même Stephen King ne pourrait pas écrire ça. »

M. Cachagee a parlé à sa femme et à sa famille pour leur faire savoir la façon dont il veut que sa propre histoire soit présentée dans les archives pour la postérité. Pour lui, tout cela fait partie d'une prise de contrôle d'une partie difficile de sa vie. Il croit également que ce moment tragique de l'histoire du Canada ne doit pas jamais être oublié et que les survivants sont nombreux à ressentir la même chose.

« Nos enfants ont le droit de savoir ce qui nous est arrivé. Mes arrière-petits-enfants ont le droit de savoir ce qu'il m'est arrivé », a conclu M. Cachagee.

 

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