Nouveau siège social d'Amazon : Montréal ira-t-elle en finale?

Amazon cherche à établir un deuxième siège social, un investissement de 5 milliards de dollars.
Photo : Reuters
Les dés sont jetés. Hubert Bolduc est revenu de Seattle vendredi matin après avoir déposé la candidature de Montréal chez le géant Amazon.
Un texte de Jean-Sébastien Cloutier
Le président de Montréal International, organisme qui a préparé le dossier pour la ville, a eu droit à une rencontre d'une minute tout au plus pour donner sa boîte couleur lilas contenant le document de 150 pages, destiné à vanter Montréal.
« Ça a été assez bref, car on n'avait pas le droit d'entrer en contact avec les gens d'Amazon directement dans le cadre du processus d'appel d'offres », explique-t-il.
Au cours des prochaines semaines, différents départements d'Amazon doivent le contacter pour étudier la candidature montréalaise. Objectif premier : se qualifier pour la finale qui aura lieu au début de 2018.
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Le PDG d'Amazon Jeff Bezos, déjà à couteaux tirés avec Donald Trump qui lui reproche notamment la perte de milliers d'emplois aux États-Unis dans le commerce de détail, prendra-t-il le risque politique de créer 50 000 emplois à l'extérieur des États-Unis? Plusieurs en doutent, mais si c'était le cas, Hubert Bolduc croit beaucoup aux chances de Montréal qui, dit-il, n'a jamais été aussi attractive, particulièrement dans le domaine des technologies de l'information.
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Discret sur les incitatifs fiscaux
Hubert Bolduc croit que Montréal répond à tous les critères d'Amazon :
- Main-d'œuvre qualifiée en technologie de l'information qui, par surcroît, grandit en importance (croissance de 23 % du nombre de travailleurs en technologies de l'information et de la communication [TIC] depuis 5 ans);
- Capacité d'attirer des travailleurs qualifiés à l'international;
- Emplacements potentiels intéressants pour accueillir un projet de plus de 8 millions de pieds carré, soit trois fois la Place-Ville-Marie (15 emplacements ont été soumis à Amazon pour la grande région de Montréal);
- Transport en commun et accès aux aéroports;
- Nombreux incitatifs fiscaux.
Tant Montréal International que la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec se montrent très discrets concernant le total des incitatifs fiscaux qui seraient offerts à Amazon.
Aux États-Unis, certaines offres sont énormes. Newark au New Jersey est même allée jusqu'à promettre 7 milliards de dollars en incitatifs et congé de taxes si Amazon choisissait de s'y installer. Pour l'instant, ici, on se contente de dire qu'Amazon pourrait profiter de certains crédits d'impôt déjà existants comme ceux pour le développement des affaires électroniques, mais on refuse de dire si le géant américain aurait droit à une offre spéciale.
Hubert Bolduc est plus loquace lorsqu'il parle des avantages de Montréal qui ont été présentés à Amazon sur la future qualité de vie des quelque 50 000 employés qui occuperont le deuxième siège social. Le coût de la vie peu élevé de la métropole en est un, avec des logements 25 % moins chers qu'à Toronto et 86 % moins chers qu'à Boston.
« Combien ça coûte habiter à Montréal? Est-ce que c'est plus agréable? Est-ce que c'est plus sécuritaire? Est-ce qu'il y a accès à un système de santé gratuit, un système de médicaments qui est remboursé? »
Amazon souhaite investir jusqu'à 5 milliards de dollars dans la ville qu'elle choisira. Elles sont une douzaine à avoir soumis leur candidature au Canada.