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Fusion de Pétrolia : Qu’en pense son fondateur André Proulx?

Pour André Proulx c'est la fin de son rêve de produire du pétrole québécois.

André Proulx a voté contre la fusion de Pétrolia avec Pieridae.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le 24 octobre prochain, l'entreprise d'exploration pétrolière rimouskoise Pétrolia ne sera plus qu'un souvenir. L'entreprise sera avalée dans la fusion avec Pieridae Energy. Le siège social de la nouvelle entité sera basé à Calgary. Pour André Proulx, fondateur de Pétrolia, c'est la fin de son rêve : produire du pétrole au Québec par et pour les Québécois.

Un texte d’Isabelle Damphousse

André Proulx et sa fille Isabelle ont voté contre la fusion de Pétrolia avec l’Albertaine Pieridae. Pour lui, ce n’était pas une question d’argent, mais de principe. L’homme qui a créé Pétrolia sur un coup de tête en 2002 déplore que son entreprise d’exploration n’appartienne plus à des intérêts québécois.

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

L’objectif d’André Proulx était de produire de 50 à 60 % de la consommation de pétrole du Québec.

« On sait comme tout le monde qu’à moyen terme, il faut enlever le pétrole. Il n’y a pas de problème, mais vous ne l’enlèverez pas avant 30 ans, alors on pouvait peut-être produire pendant 25, 30 ans notre propre pétrole, par du monde d’ici. »

Devant l’opposition au gaz de schiste, André Proulx et sa partenaire en affaires, sa fille Isabelle, ont décidé qu’ils se retiraient de l’Association pétrolière et gazière du Québec. « Ça nous a permis d’acheter tout ce qui traînait en pétrole ailleurs au Québec. »

C’est ainsi que la « petite société » Pétrolia en vient à contrôler 75 % du potentiel pétrolier du Québec. « C’est impensable! », dit-il.

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

Des propos qui n’ont pas freiné le prospecteur.

« C’était son opinion à lui, certainement pas la nôtre. On est peut-être né pour un petit pain, mais on est capable de manger notre galette comme il le faut. »

Anticosti, un dossier politisé

André Proulx a toujours craint de s’affilier avec les gouvernements.

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

En 2011, Pétrolia est projetée sur la place publique.

Dans un article publié dans le journal Le Devoir, on apprend que la petite pétrolière a récupéré les droits pétroliers d’Hydro-Québec sur l’île d’Anticosti. Le titre de l’article lance le débat : « Québec aurait cédé un trésor ».

Selon André Proulx, cet article a lancé le débat à l’Assemblée nationale.

La chef de l’opposition officielle, Pauline Marois, accuse le gouvernement d’avoir laissé filer des milliards de pétrodollars. En réaction, le gouvernement de Jean Charest tente, selon André Proulx, de racheter une partie des droits de Pétrolia.

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

« Le cabinet du premier ministre a appelé un dimanche matin, disant qu’ils voulaient nous rencontrer absolument le lendemain ou deux jours après. Moi j’ai dit : "Je ne vais pas à une rencontre si c'est pour me proposer votre 50 %, ça ne m’intéresse pas". »

Finalement, trois ans plus tard, après de nombreux débats et soubresauts, et un changement du parti au pouvoir, une entente est conclue avec le gouvernement Marois. Québec se lance dans l’exploration pétrolière sur l’île d’Anticosti avec Pétrolia, Junex et Corridor ressources qui y détenaient aussi des droits d’exploration.

Le gouvernement fait miroiter des retombées économiques de 45 milliards de dollars sur 30 ans en redevances, impôts et bénéfices. Des attentes trop élevées aux yeux d’André Proulx qui estimait pouvoir récupérer une partie du potentiel pétrolier d’Anticosti avec la fracturation au gel de propane.

« Le problème qu’on a eu avec Mme Marois, elle a vu ce qui s’est passé en Norvège », raconte-t-il.

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

Il déplore que le gouvernement ait ainsi manipulé l’opinion publique. Il raconte avoir lui-même appelé des journalistes pour expliquer le potentiel réel de l’île.

Son départ de Pétrolia

En mai 2014, André Proulx est écarté de la présidence de Pétrolia. Est-ce que le destin de l’entreprise aurait été différent s’il était demeuré aux commandes? Il dit qu’il aurait agi différemment.

Il aurait, en tout cas, poursuivi la campagne publicitaire qu’il avait entamée pour que le public apprenne à mieux connaître son entreprise. « Il aurait fallu qu’on investisse quelques millions dans l’acceptabilité sociale parce qu’on luttait contre des écologistes qui ont beaucoup d’argent. »

La fin du projet d’Anticosti et la compensation du gouvernement libéral

Le gouvernement libéral de Philippe Couillard aura mis fin au projet d’Anticosti. Une compensation financière a été versée aux pétrolières qui étaient partenaires avec le gouvernement dans le projet. Une compensation qu’André Proulx n'a jamais acceptée.

Optimiste pour l’avenir

André Proulx demeure néanmoins optimiste pour l’avenir. Une autre génération de prospecteurs va tenter de développer cette ressource « intelligemment ».

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— Une citation de  André Proulx, fondateur de Pétrolia

L’aventure de Pétrolia terminée, André Proulx est maintenant le bras droit de sa fille Isabelle. Elle est maintenant à la tête de l’entreprise qu’elle a fondée, Stelmine Canada, qui fait de l’exploration aurifère à la frontière entre le Québec et le Labrador. Comme son père qu’elle a accompagné chez Pétrolia, elle est à la recherche d’or.

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