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Archives

Le Canada, pivot de l’espionnage soviétique pendant la guerre froide? 

Le Parlement du Canada à Ottawa.

Le Parlement du Canada à Ottawa

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Déclarée coupable d'espionnage pour l'ennemi, Mata Hari est fusillée par un peloton d'exécution le 15 octobre 1917. Son arrestation avait provoqué l'étonnement général. Nous profitons de l'occasion pour vous présenter trois histoires d'espionnage qui ont fait grand bruit au Canada depuis 1945.

La Deuxième Guerre mondiale vient tout juste de prendre fin. Igor Gouzenko quitte l’ambassade soviétique où il travaille depuis 1943, l’année de son arrivée au pays.

Son emploi de commis lui permet d’avoir accès à des documents secrets et d’en connaître les codes. Par peur de la police secrète russe, il doit se cacher avec sa femme et son enfant chez des voisins à Ottawa. Les autorités du pays prennent du temps à reconnaître que l’URSS, un allié, pourrait en effet espionner le Canada.

Le 6 septembre 1945, la police d’Ottawa surprend des agents du NKVD, l’ancêtre du KGB, dans l’appartement de Gouzenko. La Gendarmerie Royale du Canada (GRC) prend alors les affirmations de l’ancien commis au sérieux et le place sous protection policière.

Les documents saisis dans l’affaire Gouzenko révèlent la présence de nombreux espions sur le territoire canadien. Les messages codés dans les documents montrent que les Soviétiques cherchent à obtenir de l’information sur les systèmes de radar et l'armement canadien.

Expulsion de 13 diplomates soviétiques

Bulletin de nouvelles animé par Bernard Derome.

Le Canada ne joue pas un rôle important sur la scène politique internationale. Par contre, sa frontière commune avec les États-Unis et ses liens historiques avec la Grande-Bretagne sont des éléments qui rendent le pays fort attrayant pour les Soviétiques.

Lors de l’ouverture du bulletin de nouvelles Ce soir le 9 évrier 1978, l’animateur Bernard Derome annonce que la GRC a procédé au démantèlement du plus important réseau d’espions au pays.

Treize diplomates soviétiques sont expulsés.

Le journaliste François Perreault indique que l’objectif du réseau était d’obtenir de l’information sur les structures de contre-espionnage de la GRC au pays.

Dix ans de prison pour 30 ans au service du KGB

Portrait de Hugh Hambleton, espion du KGB au Canada par Bernard de la Grange. L'émission est animée par Simon Durivage.

L’animateur Simon Durivage dans l’émission Le point, diffusée le 25 octobre 1983, revient sur le cas de Hugh Hambleton, professeur d’économie à l’Université Laval.

Ce dernier, un Canadien, commence à travailler pour le KGB en 1949, après une rencontre avec l’attaché culturel à l’ambassade soviétique, Vladimir Borodin.

Agent soviétique de calibre international, il se rend en mission en France, en Israël, au Pérou, en Haïti, en Égypte et même à Moscou où il rencontre, en 1975, le grand patron du KGB, Iouri Andropov.

Il est arrêté en juin 1982, à Londres, par les autorités britanniques.

« Pourquoi le gouvernement Trudeau avait-il promis à Hugh Hambleton de ne pas le poursuivre? » questionne le journaliste Bertrand De La Grande.

La Gendarmerie royale du Canada savait en effet depuis 1977 que le professeur Hambleton collaborait avec les Soviétiques.

« Dans chaque cas, les services secrets doivent adopter une démarche particulière afin de tirer le maximum d’informations. Ils préfèrent en général laisser un espion démasqué en liberté plutôt que de le traîner devant les tribunaux ».

Une technique d’enquête qui permettrait d’exposer d’autres espions.

Un espion du KGB à Expo 67

À Moscou, la journaliste Paule Robitaille recueille le témoignage d'un espion russe à la retraite, Anatoly Maximov, qui a oeuvré au Canada. L'émission est animée par Jean-François Lépine.

Le colonel Maximov a voyagé partout dans le monde, sous une dizaine d’identités différentes pour le compte de l’URSS.

Lors de son passage à Montréal, pendant l’Exposition universelle de 1967, « il vole quelques secrets aux Canadiens, notamment dans le domaine de la pétrochimie. Il visite la ville. Le restaurant Troïka, le bar du Ritz, les cafés de la rue Sherbrooke deviennent ses endroits de prédilection. »

Rapidement, la GRC le remarque et souhaite le recruter. Le colonel Maximov, par contre, continue d’être loyal au KGB.

« Faire croire à la GRC qu’elle avait son homme à Moscou, c’était pratique pour le KGB », rapporte la journaliste Paule Robitaille dans son reportage diffusé le 29 novembre 1993 pendant l’émission Le point.

« Cela permettait de mettre les services canadiens sur de fausses pistes. »

L’affaire prend fin en 1978 quand le Canada expulse les diplomates soviétiques.

En guise de représailles, Moscou divulgue tout sur l’affaire Maximov et sa collaboration avec la GRC.

Le problème, c’est que les services de renseignement canadiens n’avaient pas le droit d’utiliser des agents étrangers.

Ainsi, en recrutant le colonel Maximov, elle contrevient à son propre règlement.

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