Le gouvernement ontarien finance une étude sur la poudre McIntyre

Un contenant de poudre McIntyre
Photo : Radio-Canada / CBC News
Le gouvernement ontarien a annoncé, mercredi, qu'il finance une étude au sujet de la poudre McIntyre, une poudre d'aluminium qui était destinée à protéger les mineurs.
Le ministère du Travail versera un million de dollars au Centre de santé des travaillleurs (ses) de l’Ontario Inc., qui « utilisera ce financement pour mettre sur pied une équipe composée de spécialistes dans les domaines de la santé et de l'hygiène du travail », selon un communiqué émis mercredi.
La poudre McIntyre est, en fait, une poussière d’aluminium que devaient respirer les mineurs avant de descendre sous terre.
Elle était destinée à protéger les poumons des travailleurs contre la silicose, (Nouvelle fenêtre) une maladie pulmonaire fréquente chez les mineurs.
Le déploiement de cette poudre dans les vestiaires dédiés aux mineurs a débuté en 1943 et a été renversé vers la fin des années 1970.
Plusieurs mineurs qui ont été exposés à la poudre McIntyre souffrent de problèmes neurologiques, dont la démence et la maladie de Parkinson.
Selon le communiqué du ministère du Travail émis mercredi, « quelque 10 000 travailleurs miniers auraient été exposés à cette poudre ».
Cependant le vrai nombre de travailleurs pourrait être de 27 500, selon Janice Martell, du McIntyre Powder Project (Nouvelle fenêtre), un organisme qui milite pour les droits des travailleurs exposés à ladite poudre.
En août dernier, la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) a décidé de permettre aux employés exposés à la poudre McIntyre de faire des réclamations s’ils sont atteints de maladie neurologique.
Le CSPAAT avait alors annoncé que les décisions allaient se baser sur des faits scientifiques en lien avec les effets de la poudre sur la santé.
Une étude similaire du consultant en sciences de la santé Intrinsik, en 2016,n’avait pas trouvé de liens entre la poudre et les maladies neurologiques.
Mais en août dernier, la CSPAAT avait annoncé qu’une seconde étude allait être lancée (Nouvelle fenêtre) et les résultats publiés en 2019.
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Réaction du syndicat des Métallos
Par voie de communiqué, le syndicat des Métallos se réjouit de l’annonce de la province.
Toutefois, il regrette que les demandes d’indemnisation déjà faites par des travailleurs ne soient pas compensées, selon les nouvelles lignes directrices du gouvernement.
Le nouveau financement représente moins de la moitié des sommes réclamées, précise le syndicat.
Nous voulons plus que de nouvelles évaluations. Nous voulons que ces mineurs et leurs familles soient compensés.
« Ces travailleurs ont été forcés d’inhaler la poudre McIntyre. Ils souffrent maintenant et ils en meurent (Nouvelle fenêtre) » , indique Marty Warren du syndicat des Métallos.
Le syndicat espère que le Centre de santé des travailleurs de l’Ontario pourra faire le lien entre la poudre d’aluminium et les maladies neurologiques et respiratoires développées par ces anciens mineurs.