Des femmes autochtones ont recours à la justice après une stérilisation forcée
Les deux plaignantes ont subi une ligature des trompes après avoir accouché à l'Hôpital royal universitaire de Saskatoon.
Photo : CBC / Trevor Bothorel
Deux femmes autochtones de Saskatoon qui ont subi une ligature des trompes à leur insu réclament chacune 7 millions de dollars en dommages et intérêts.
La demande en recours collectif a été déposée contre la Saskatchewan, ses autorités de santé régionales, les médecins et le gouvernement fédéral.
Les deux plaignantes estiment que la province et Ottawa sont complices et reflètent un « racisme systémique institutionnalisé ».
Selon le résumé de la plainte, la « stérilisation forcée » désigne la pratique consistant à stériliser les femmes autochtones au Canada sans leur consentement approprié ou éclairé. Une pratique qui dure depuis au moins les années 1930, selon le document.
La poursuite n'a pas encore été autorisée à titre de recours collectif. Si c’est le cas, les femmes autochtones qui ont vécu un cas similaire seront concernées par le recours collectif.
Selon la demande de recours, au moins 20 femmes autochtones ont subi une stérilisation contrainte ou forcée en Saskatchewan.
Les deux femmes, pour qui une interdiction de publication a été ordonnée par le juge pour protéger leur identité, affirment avoir souffert physiquement, émotionnellement, spirituellement, mentalement et psychologiquement.
« Devoir subir un traitement qui supprime son choix fondamental de donner la vie est déshumanisant. »
L'une des deux femmes a été stérilisée en 2008 à l'âge de 34 ans, immédiatement après avoir donné naissance à son fils. Selon elle, on lui aurait demandé d’approuver une ligature des trompes après qu'on lui eut administré des opioïdes et après lui avoir affirmé que la procédure était réversible.
La deuxième plaignante dit qu'elle a été stérilisée à l'âge de 29 ans après avoir donné son désaccord explicite.
Les deux femmes ont fait part de problèmes de santé qui se sont manifestés après l'intervention chirurgicale comme les symptômes précoces de la ménopause, des déséquilibres hormonaux et la dépression.
En juillet, l'Autorité régionale de santé de Saskatoon a présenté ses excuses à des femmes autochtones poussées à la stérilisation dans la foulée du dépôt d'un rapport détaillant les pressions subies par ces dernières au sein du système hospitalier.
Avec les informations de CBC