L’informatisation des dossiers médicaux progresse péniblement au Québec

Les hôpitaux utilisent des systèmes informatiques très complexes.
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Le dossier médical électronique est maintenant une réalité, mais son implantation au Québec pose encore de nombreux problèmes.
Après de nombreux retards et de dépassements de coûts, le projet d’un système de santé informatisé et centralisé peine à avancer.
« Lorsqu'un projet est gros et complexe, on parle de feux rouges clignotants », soutient Louis Martin, directeur des programmes de deuxième cycle en génie logiciel, au département d’informatique de l'UQAM.
Les Québécois ont payé jusqu'à maintenant 1,8 milliard de dollars pour l'ensemble des projets d'informatisation du système de santé; soit plus du double de ce qui était prévu.
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Le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Gaétan Barrette, promet qu'il n'y aura pas d'autres coûts et que, d'ici trois ans, le virage informatique sera complété.
« Globalement, on peut dire qu'on est à mi-chemin d'avoir une solution informatique complète pour tous les événements de santé au Québec », a-t-il déclaré.
Le défi de l'interconnexion
Mais il reste encore plusieurs obstacles à surmonter, notamment celui d’interconnecter l'ensemble de tous les systèmes informatiques qui ont été implantés au fil des années.
Il existe plusieurs systèmes parallèles, mais non reliés, à commencer par le DMÉ (dossier médical électronique). Il s’agit des notes de votre dossier compilées dans un ordinateur par votre médecin lors d'une visite à la clinique. Il n'est pas connecté avec les hôpitaux ou les CLSC.
Il y a également le DCI (dossier clinique informatisé). Il s'agit de votre dossier d'hôpital en version électronique. Il est hébergé seulement dans les ordinateurs des établissements de santé de façon locale. Il n'est pas accessible dans les cliniques externes.
Enfin, il y a le Dossier Santé Québec(DSQ), qui porte sur l'informatisation des banques de données des établissements de santé.
Pour l'instant, le DSQ ne contient que les prescriptions, les radiographies et les résultats d'examens en laboratoires. Tout ce qui se passe en clinique externe n'est pas compilé au DSQ.
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« À long terme, l'avantage va être de mieux soigner les gens, mais avant qu'on soit capable de sauver du temps, il va falloir que les outils soient plus fonctionnels », a estimé Diane Francoeur.
D'après le reportage d'Eve Couture
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