Minimalisme : un style de vie pour échapper à la surconsommation

Femme profitant du soleil dans un champ de fleurs
Photo : iStock / SrdjanPav
La surconsommation était le pain quotidien d'Olivier Gagnon-Gordillo et de Vicky Payeur. Voiture de l'année pour lui, vêtements dernier cri pour elle. Jusqu'à ce qu'un mur financier les oblige à revoir certaines priorités. Chacun à leur façon, ils ont graduellement adopté le mode de vie minimaliste. Zoom sur un mouvement qui commence à faire des émules au Canada.
Olivier et Vicky n’incarnent pas le profil stéréotypé de personnes minimalistes. Lui travaille dans la finance, elle, dans les communications. Pourtant, tous deux sont à la barre de pages Facebook consacrées au minimalisme.
Vicky a créé la page Vivre avec moins (Nouvelle fenêtre), qui reçoit 100 000 visites par mois. Sa découverte du minimalisme s’est faite alors qu’elle menait de front des études et un travail à temps plein.
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À la suite de cet électrochoc financier, elle a cherché sur Pinterest les mots-clés « Comment économiser », et est tombée sur des conseils donnés par des internautes minimalistes. Seize mois plus tard, sa dette était épongée.
Olivier Gagnon-Gordillo est gestionnaire de communauté du groupe montréalais (Nouvelle fenêtre) des Minimalists, un vaste mouvement américain ayant rejoint plus de 20 millions de personnes et comptant plus de 100 groupes locaux.
Il a adopté le minimalisme sans en connaître le nom. À la suite d’un revers professionnel, il a dû changer son mode de vie. « Je suis passé d’une voiture de l’année à un petit vélo, raconte-t-il. Sauf que ça a été libérateur comme expérience. Tout d’un coup, j’étais beaucoup plus heureux. »
Dépenser pour des expériences plutôt que pour des biens matériels
Devenir minimaliste n’équivaut pas à bouder ses plaisirs. Bien au contraire, la plus grande liberté financière obtenue permet selon eux des choix d’activités plus réfléchis, et parfois plus audacieux.
Pour Vicky, il s’agit par exemple de faire une sortie en plein air plutôt que d’acheter une nouvelle montre; pour Olivier, le minimalisme se traduit par des voyages dans des endroits plus reculés, plus exotiques qu'avant.
« Le minimalisme, c’est d’axer ta vie sur des expériences, de te défaire des liens avec les biens matériels, de vivre des choses qui te font grandir en tant que personne », explique Vicky Payeur.
Olivier abonde dans le même sens, et précise que le minimalisme est tout à fait compatible avec des ambitions financières et professionnelles.
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Le plus difficile dans leur cheminement n’a pas été la transformation du style de vie, mais d'entendre les réactions de leur entourage.
« Mes parents avaient peur que je vire granola », explique Vicky. « Ce sont des gens qui n’ont pas d’argent, puis qui essaient de justifier leur style de vie », entendait Olivier.
Les comparaisons au sein de la communauté minimaliste sont un autre écueil pour les personnes intéressées. Si la communauté d’internautes est inspirante, elle peut rapidement donner lieu à un concours d’ascétisme et d’esthétisme.
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Un style de vie voué à disparaître?
La principale raillerie à laquelle les minimalistes font face est que ce style de vie est une mode passagère, tout comme les partisans du zéro déchet ou du végétalisme.
Les bienfaits du minimalisme compensent toutefois pour les remarques cinglantes, et c’est pourquoi Olivier et Vicky consacrent une partie de leur temps libre sur les réseaux sociaux à faire part d’idées et de conseils qui pourraient aider d’autres personnes.
« La seule chose qui existait pour moi avant, c’était d’avoir toujours plus. Jamais je n’avais pensé vivre avec moins », se rappelle Vicky. « J’avais le American Dream, se souvient quant à lui Olivier. Je voulais le gros char, le gros condo, les grosses affaires ».
À une époque où le surendettement atteint des sommets et où la Terre vit à crédit cinq mois par année, le minimalisme apparaît pour eux comme un outil dont il serait bien mal venu de se priver.
Cinq trucs minimalistes
- Se débarrasser graduellement de tous les objets qui ne sont pas utilisés régulièrement
- Prendre en photo les objets qui ont une valeur sentimentale, puis s’en départir
- Avoir un budget et le respecter
- Faire ses lunchs plutôt que d’aller au restaurant
- Acheter des produits usagés plutôt que neufs