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Les promesses du « Monsieur vélo » d'Équipe Coderre

Sas de vélo à Montréal, un espace marqué en vert où l'on voit un cycliste arrêté, avec derrière lui une voiture arrêtée à une intersection.

Sas de vélo à Montréal

Photo : Ville de Montréal

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les candidats à l'élection municipale font les yeux doux aux cyclistes alors que près de 700 000 Montréalais roulent à vélo régulièrement. Mais que promettent-ils pour le prochain mandat? Première entrevue avec Marc-André Gadoury, responsable du dossier vélo au sein de l'administration Coderre.

Propos recueillis par Thomas Gerbet

Marc-André Gadoury, vous allez travailler à l'hôtel de ville en utilisant votre vélo, été comme hiver. Vous n'êtes pas sans savoir que les cyclistes montréalais attendent beaucoup en termes d'infrastructures et de sécurité. À quoi vous engagez-vous concrètement si l'Équipe Denis Coderre pour Montréal est reportée au pouvoir?

Marc-André Gadoury
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Marc-André Gadoury

Photo : Équipe Coderre

Nous allons poursuivre le rythme de 50 kilomètres de nouvelles pistes cyclables par année. Nous allons achever la piste cyclable sur toute la longueur du boulevard de Maisonneuve et nous allons aussi créer de premières pistes cyclables surélevées, comme on peut le voir en Europe. Ces pistes vont se trouver à mi-hauteur, entre le trottoir et les véhicules. Ce sera un peu plus bas que le trottoir, mais un peu plus haut que la chaussée, pour faire office de chasse-roue. Les premières pistes converties ainsi seront celles des rues Saint-Urbain et Viger et du boulevard Rosemont.

Pourquoi ces aménagements séparés, plus sécuritaires, ne deviennent pas la norme à Montréal?

Nous, on déploie le réseau selon la circulation automobile sur l'axe où l'on met le lien cyclable. En abaissant la vitesse des véhicules à 30 km/h, on peut partager la route. Par contre, dans les rues à 40 km/h avec autobus et les artères à 50 km/h avec camionnage, là, on va prendre des mesures de protection. C'est vraiment selon le design de la rue. On suit les mêmes normes que Portland ou Vancouver.

Voulez-vous généraliser à toute la ville le modèle de la double bande de protection pour éviter l'emportiérage, comme sur la rue Saint-Zotique, dans Rosemont?

À partir du prochain hiver, nous voulons fournir un guide aux arrondissements pour l'aménagement des bandes cyclables. On souhaite multiplier les bandes tampons, qui serviront à la fois à lutter contre le risque des portières de voitures, mais aussi à mieux déneiger les voies cyclables. Cette bande tampon va nous donner un espace pour accumuler la neige quand la déneigeuse passe, mais elle permettra aussi aux automobilistes qui déneigent leur véhicule d'y déposer la neige.

Pourquoi ne pas déneiger davantage de pistes cyclables, l'hiver?

Nous avons déjà un réseau prioritaire qui couvre les quartiers centraux, avec une norme de service élevée. Notre engagement, c'est que tout nouveau lien cyclable créé ou prolongé soit quatre saisons.

Est-ce que, comme plusieurs grandes villes, vous vous fixez une cible à atteindre afin d'implanter l'usage du vélo comme mode de transport?

L'objectif, c'est d'atteindre 15 % des déplacements vers les quartiers centraux qui se fassent à vélo d'ici 15 ans. Actuellement, dans la ville de Montréal, on est à 4 %. On a le même objectif que Paris. (Note : Paris vise 15 % d'ici 2020; à Montréal, c'est plutôt d'ici 2032).

Avez-vous d'autres innovations à proposer aux électeurs-cyclistes?

Du côté qualitatif, on veut faciliter la vie des navetteurs qui vont travailler. Je pense aux vagues vertes où on a synchronisé certains feux de circulation à la vitesse des cyclistes (20 km/h) pour qu'ils puissent parcourir de plus grandes distances sans s'arrêter. On l'a fait sur la rue Rachel, par exemple. Par ailleurs, dans Rosemont–La Petite-Patrie [Marc-André Gadoury est candidat à la mairie d'arrondissement], on a mis dans nos promesses électorales de mettre à la disposition des citoyens des vélos-cargo sur les rues commerciales afin de charger l'épicerie et la transporter jusqu'à la maison.

Êtes-vous inspirés par des initiatives qui se font ailleurs en Amérique du Nord?

À Tampa Bay, ils ont un système pour détecter un cycliste qui arrive à la lumière, et elle passe au vert. Ce qui m'intéresse aussi beaucoup, en ce moment, ce sont tous les stationnements sécurisés. Il y a des modèles automatisés à Tokyo, au Japon, où une machine « avale » le vélo à une borne. Dans 15 ans, quand on aura 600 000 déplacements à vélo par jour, ça va nous en prendre. Mais on ne parle pas du prochain mandat.

L'an dernier, il y a eu 33 cyclistes blessés gravement, dont 2 décès et 712 blessés légers. Que proposez-vous pour assurer plus de sécurité aux gens à vélo?

On a déjà sécurisé les passages sous les viaducs (possibilité de rouler sur le trottoir, entre autres), mais on souhaite aussi sécuriser dans le prochain mandat les voies supérieures, c'est-à-dire les passages au-dessus des voies de circulation, comme une autoroute ou un chemin de fer. Nous voulons aussi mettre en place, dans le prochain mandat, 100 sas vélo (un espace dédié aux cyclistes devant les voitures à l'arrêt) pour sécuriser les virages.

Les cyclistes montréalais sont de plus en plus en nombreux à se plaindre des véhicules stationnés dans les pistes cyclables. Pourquoi ne pas s'inspirer de Toronto, qui a des agents dédiés au problème et qui distribuent beaucoup plus de contraventions qu'à Montréal?

Tous les postes de quartier ont maintenant des agents à vélo, et il y a des consignes pour distribuer des contraventions. Je crois que la solution est dans un équilibre éducation-répression, mais aussi dans les infrastructures.

Notre dossier sur les élections municipales 2017 au Québec 

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