Pas d'argent public dans le baseball sans consulter les Montréalais, promet Valérie Plante

La candidate à la mairie Valérie Plante, en compagnie du porte-parole de Projet Montréal en matière de grands événements sportifs, Éric Alan Caldwell, a présenté le « chèque en blanc » géant que Denis Coderre serait prêt, selon elle, à donner au Baseball majeur.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La candidate à la mairie et chef de Projet Montréal, Valérie Plante, promet de consulter les Montréalais par référendum avant tout investissement public dans un nouveau stade de baseball, advenant le retour d'une équipe dans la métropole.
Un texte de Marc-Antoine Ménard
Le référendum en question serait tenu en même temps que les prochaines élections, pour amortir les coûts d'une telle consultation, a expliqué Mme Plante, et assurer la plus forte participation possible.
Projet Montréal appuie le retour des Expos de Montréal, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Le parti de Valérie Plante estime que la Ville de Montréal pourrait devoir débourser jusqu’à 500 millions de dollars, ce qu’il a symbolisé mercredi avec un chèque géant arborant une fausse signature du maire sortant Denis Coderre.
C’est un chèque en blanc que mon adversaire est prêt à donner à la Major League Baseball.
Valérie Plante a rappelé que plusieurs villes nord-américaines ont dépensé des centaines de millions de dollars pour la construction d'un stade, ce qui a parfois entraîné des coupes dans les services municipaux ou une augmentation de taxes. « On ne peut pas penser investir ou faire des arrangements avec la Major League Baseball sans demander aux Montréalais s’ils sont d’accord. Pourquoi? Parce que ça va coûter énormément d’argent », a résumé la candidate à la mairie.
Nous sommes pour le baseball, mais nous sommes pour une bonne gestion, transparente, des fonds publics.
Le candidat de Projet Montréal dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Éric Alan Caldwell, a souligné en point de presse que la consultation effectuée par la firme Ernst & Young sur le projet, il y a quatre ans, ne posait pas la question d’une contribution publique à la construction d’un nouveau stade.
« On parlait en 2013 d’un investissement public de 325 millions. Là, on se retrouverait avec un modèle d’affaires, cinq ans plus tard, avec un coût indexé et une augmentation du coût des stades en Amérique du Nord », a-t-il expliqué.
Le coût total combiné pour une équipe de baseball professionnel et pour la construction d'un stade à Montréal est généralement estimé à près de 1,5 milliard de dollars.
Coderre veut y aller étape par étape
Dans un communiqué transmis en fin d'après-midi, Denis Coderre a accusé Projet Montréal de « [nuire] au travail du groupe de gens d'affaires » en évoquant des « sommes imaginaires » et en faisant des « approximations créatives ». « En inventant des chiffres alors que la question ne se pose pas pour l'instant, l'opposition fait de la petite politique sur le dos des Montréalais, tout en se disant à la fois pour et contre ce projet. Cette vieille façon de faire de la politique ne rejoint pas les Montréalais qui, eux, comprennent que ce projet doit se faire par étapes », y affirme le candidat à la mairie.
Un peu plus tôt, en point de presse, Denis Coderre avait réitéré que Montréal est « à la merci de ce que la Ligue de baseball majeur fait ».
« Pas question de bâtir quoi que ce soit avant d’avoir l’assurance que ça va se faire, a insisté M. Coderre. Ça ne sert à rien de promettre, si c’est dans trois, quatre ans. »
La journée qu’on est en business, tout le monde va être mis à contribution et on fera le débat à ce moment-là.
« Le rôle du municipal, pour le moment, c’est d’avoir des infrastructures de base » pour susciter un engouement pour le baseball, a affirmé Denis Coderre, faisant référence à la réfection de terrains de balle.
« Ça ne sert à rien de tirer sur la fleur pour la faire pousser plus vite. Ça se peut que les Expos ne reviennent pas », a reconnu le candidat à la mairie, précisant qu’il souhaiterait personnellement le retour du baseball à Montréal.
Les Expos ont évolué à Montréal de 1969 à 2004. Nombre d'observateurs considèrent que le déclin du club de baseball s'est amorcé en 1994, alors qu'une grève des joueurs a empêché l'équipe, qui présentait le meilleur dossier des majeures à ce moment, d'accéder aux séries éliminatoires. S'en sont suivies des années difficiles, culminant avec la mise sous tutelle des Expos par la ligue et leur déménagement à Washington, où ils sont devenus les Nationals.