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Moisissures et champignons au service de l’art

Infographie avec l'inscription « Succèsgraphie / Annie Thibault »; Une femme portant des lunettes, un chandail orange et une veste noire pose fièrement les bras croisés devant un agrandissement photo de matériel scientifique.

L'artiste en arts visuels Annie Thibault

Photo : Radio-Canada / Simon Blais / Justin Wonnacott

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Depuis plus de 20 ans, l'artiste de renommée internationale Annie Thibault conjugue son amour des sciences à sa démarche artistique. L'exposition La chambre des cultures à la galerie d'art de l'Université Carleton à Ottawa lève le voile sur une proposition singulière, à la croisée de l'histoire naturelle, du laboratoire et de l'atelier d'artiste.

Un texte de Stéphanie Rhéaume pour l'émission Les malins

Annie Thibault s’amuse à décrire son espace de travail comme un « antre de sorcière ».

Son atelier, dissimulé au détour d’un couloir de la Filature dans le secteur de Hull, s’avère tout sauf conventionnel. Microscopes, boîtes de Petri, spécimens de pleurotes séchés agrémentent le décor de l’artiste-chercheuse.

Celle qui a débuté son parcours en travaillant avec les moisissures comme pigments vivants voue un immense respect envers toutes les formes de vie, quelles qu’elles soient.

«  »

— Une citation de  Annie Thibault, artiste en arts visuels

La chambre des cultures : l’oeuvre d’une vie

Une scientifique habillée d'un sarrau blanc sur lequel il est inscrit au dos en lettres rouges « artiste chercheuse ». Elle inocule des boîtes de Petri à l'aide d'outils de laboratoire.
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Annie Thibault se définit comme une artiste-chercheuse.

Photo : Keith Seifert

En 1995, Annie Thibault entreprend le vaste projet de laboratoire vivant, La chambre des cultures, qui continue aujourd’hui de nourrir sa démarche intellectuelle et artistique.

Elle s’associe d’abord avec un ami au doctorat en microbiologie à l’Université de Montréal. Dans le laboratoire de l’institution, elle étudie les algues microscopiques.

C’est là qu’elle fait une rencontre déterminante dans son parcours. Le phytopathologiste Peter Newman lui révèle le potentiel artistique des moisissures.

« Il était spécialisé dans les moisissures qui envahissaient les pommiers, relate Annie Thibault. Il avait une collection de moisissures assez extraordinaire… de toutes les couleurs. Avec lui, j’ai appris à manipuler les cultures et les moisissures. »

Une boîte de Petri dans laquelle se dessine une forme organique beige avec plusieurs ramifications
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Une boîte de Petri inoculée par Annie Thibault

Photo : Justin Wonnacott

Depuis, l’artiste en arts visuels a inoculé des milliers de boîtes de Petri, à l’intérieur desquelles évoluent des couleurs, des motifs et des textures. Elle reproduit ces oeuvres vivantes en dessin, les photographie et les filme en temps réel pour en présenter une version accélérée aux visiteurs en galerie.

Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques, dont la collection permanente du Musée national des beaux-arts du Québec.

En Outaouais, Annie Thibault a laissé sa marque au pavillon d’oncologie de l’Hôpital de Gatineau avec Élora, une installation suspendue au plafond.

Oeuvre d'art suspendue au plafond d'une verrière, avec des tiges de métal et des feuilles de verre aux teintes de bleu, de vert, de jaune et orange.
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« Élora » - Annie Thibault (2009)

Photo : Courtoisie : Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Outaouais

Des oeuvres écologiques et éphémères

Des pleurotes de tailles imposantes poussent dans un bac de verre juché sur une table.
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Annie Thibault utilise les pleurotes dans son laboratoire vivant, La chambre des cultures.

Photo : Justin Wonnacott

Depuis deux ans, son travail a pris un virage écologique. Annie Thibault s’intéresse plus particulièrement à la culture de champignons. La chambre des cultures met désormais en valeur des pleurotes fournis par la Ferme le Coprin de La Pêche.

«  »

— Une citation de  Annie Thibault, artiste en arts visuels
Une femme vue de dos, vêtue d'un chemisier orange et d'un pantalon orange, est entourée d'une foule de spécimens de pleurotes sur des étagères.
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Annie Thibault étudie un spécimen de pleurote dans le sous-sol de l'Université d'Ottawa.

Photo : Justin Wonnacott

Marquée par la thèse du mycologue Paul Stamets comme quoi les champignons pourraient contribuer à sauver le monde, Annie Thibault adopte désormais une approche plus engagée que poétique.

Travailler avec le vivant comporte son lot d’inconnus. Les oeuvres évoluent au rythme de la croissance et de l’assèchement des champignons sous le regard intrigué des visiteurs.

L’exposition Annie Thibault: La chambre des cultures, foraging in time and space est présentée à la galerie d’art de l’Université Carleton jusqu’au 3 décembre.

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