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L’ail au Québec, une culture en mutation

Des gousses d'ail fraîches présentées sur botte de foin.

Des gousses d'ail fraîches

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Les Canadiens consomment toujours plus d'ail, et les importations connaissent une hausse soutenue. Même si les consommateurs réclament de l'ail cultivé ici, les agriculteurs n'en produisent à peu près pas, la culture demeurant peu rentable. Mais le portrait pourrait changer.

Un texte de Rachel Brillant, de La semaine verte

La consommation d’ail frais au Canada est près de cinq fois plus importante qu’elle était il y a 30 ans, selon les données de Statistiques Canada. Or, le consommateur a peu de chance de trouver en épicerie de l’ail produit localement.

Actuellement, on a environ 90 % de notre ail disponible sur les tablettes qui se trouve à être de l’ail importé de Chine principalement. C’est le plus gros producteur d’ail mondial.

Une citation de Jonathan Roy, agronome au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec

Au Québec, entre 2006 et 2016, les importations de légumes de champ vendus frais ont légèrement diminué, passant de 147 000 tonnes à 122 000 tonnes. Par contre, les importations d’ail ont fait un bond de 117 % durant la même période.

Même si elle est en progression, la production de l’ail au Québec a été jusqu’ici négligeable. Il y avait en 2003 une trentaine d’hectares d'ail cultivés. En 2017, c’était cinq fois plus, soit 150 hectares. Le tiers de l’ail est produit en culture certifiée biologique.

À gauche, un bulbe d'ail d'une variété contenant cinq caïeux. À droite, un bulbe à onze caïeux.

À gauche, un bulbe d'ail d'une variété contenant cinq caïeux. À droite, un bulbe à onze caïeux.

Photo : Radio-Canada

Un des problèmes avec les principales variétés d’ail cultivées ici est la rentabilité. Les bulbes de ces variétés contiennent généralement quatre caïeux (gousses). Puisqu’un caïeu mis en terre produira un bulbe, les producteurs doivent réserver un quart de leur production aux semences pour la récolte de l’année suivante, pour garder un volume de production constant année après année. Il s’agit donc d’un quart de la production qui n’est pas vendu.

Des tests sont menés avec de nouvelles variétés d'ail.

Des tests sont menés avec de nouvelles variétés.

Photo : Radio-Canada

De nouvelles variétés

Depuis trois ans, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec accompagne des producteurs maraîchers dans la recherche de nouvelles semences.

Des tests sont menés avec des semences importées de France. Ces variétés d’ail importé testées contiennent environ 10 caïeux, faisant en sorte que seulement 10 % des caïeux sont consacrés aux semences, ce qui augmente la rentabilité.

« Plusieurs variétés ont un calibre beaucoup plus important et un nombre de caïeux plus importants, aussi, par bulbe », explique l'agronome Jonathan Roy.

Le ministère mène ces tests dans une dizaine de régions du Québec. On cherche les variétés capables de s’adapter au climat d’ici, et dont la récolte se conserve plusieurs mois en entrepôt pour satisfaire la clientèle une bonne partie de l’hiver.

Différentes variétés d'ail sont testées au Québec. Sur l'image, on voit les variétés Topadrome, Vayo et Music.

Différentes variétés d'ail sont testées au Québec.

Photo : Radio-Canada

Ceux qui s’intéressent à ces nouvelles variétés appartiennent à un groupe de quelques grands producteurs maraîchers, déjà spécialisés dans trois ou quatre sortes de légumes. Petit à petit, ils intègrent l’ail à leur rotation de cultures.

Les fermes de ces producteurs sont plus mécanisées, comptent déjà de grandes surfaces en culture et possèdent un bassin d’ouvriers agricoles. Avec l’ail, ils visent le marché des grands distributeurs et comptent ainsi entrer dans les épiceries de grandes surfaces.

Il n’y a pas de chauvinisme là-dedans. Quand on goûte à l’ail d’ici, la qualité gustative est de beaucoup supérieure. Notre climat nordique et [les] variétés qu’on cultive ici nous permettent vraiment d’avoir un ail qui est savoureux et qui va avoir un petit côté piquant qu’on ne retrouve pas nécessairement dans l’ail importé.

Une citation de Jonathan Roy, agronome
Parcelle de terre chez un maraîcher mise en culture pour l'ail.

Surface en culture pour l'ail

Photo : Radio-Canada

Jusqu'ici, l'ail du Québec était fourni par deux types de producteurs : ceux qui ont fait de l’ail leur spécialité et qui possèdent moins d’un hectare, et les producteurs plus diversifiés, qui font des paniers de famille. Ces deux types de maraîchers alimentent aussi les marchés publics et les épiceries de proximité.

Mais avec les nouvelles semences venues de France arrivent les grands producteurs maraîchers, qui pourront mettre en culture davantage de parcelles en ail. Ainsi, ils croient être en mesure d’augmenter l’offre et de répondre à la clientèle des grands distributeurs dans les supermarchés.

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