Dans les bottes d'un pompier

La Fureteuse fransaskoise a expérimenté le métier de pompier à Saskatoon. Une journée intense, des conditions difficiles, de l'équipement lourd, un travail exigeant!
Être pompier d'un jour, c'est toute une expérience, mais surtout un effort physique que je n'aurais pu imaginer! Le temps d'une journée, les pompiers de la caserne no 6 à Saskatoon ont ouvert une fenêtre sur leur quotidien et m'ont fait vivre leur réalité.
Un texte de la Fureteuse fransaskoise Lyssia Baldini
Enfiler l'équipement de protection demande déjà un effort. Alors, le porter, je vous laisse imaginer. Le casque, le manteau, les pantalons anti-feu, les gants, les bottes, le masque et la bombonne pèsent en tout près de 28 kg (60 livres). Même sans bouger, il fait déjà chaud dans ma combinaison, et elle est très lourde.
J'ai un beau défi devant moi, puisque les pompiers ont préparé quelques mises en situation pour que je me sente comme une « vraie » pompière tout au long de la journée. Toute l'action s'est passée derrière leur caserne et on a travaillé en équipe de trois. L'objectif était de réaliser les opérations en environ 3 minutes, soit le temps que les pompiers se donnent en moyenne pour intervenir.
L'accident de la route
On nous amène à une voiture accidentée avec une personne (un mannequin) coincée à l'intérieur. Elle ne semble pas consciente. Notre mission : la sortir de là.
D'abord, on doit sécuriser la scène de l'accident, le véhicule et la victime. On met des cales sous les roues de la voiture pour l'empêcher de bouger.
On regarde si les coussins gonflables avants et latéraux se sont déployés. Sinon, on coupe les câbles de la batterie pour neutraliser les coussins et les empêcher de blesser les pompiers.
Les batteries peuvent être difficiles à trouver. Certaines sont à l'avant du véhicule, d'autres sur les côtés ou à l'arrière.
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Avant de casser les fenêtres, on entre dans la voiture pour protéger la victime avec une couverture. Un coup de poinçon bien placé et le tour est joué.
Pour libérer la victime, on ne la sort pas du véhicule, c'est plutôt ce dernier qui est découpé autour d'elle. Avec les pinces de désincarcération, appelées communément « mâchoires de vie », on découpe les portières.
C'est lourd et très bruyant, mais rien ne leur résiste.
Pendant toute l'opération, un pompier reste avec la victime pour la rassurer et veiller à sa sécurité.
L'incendie résidentiel
En sortant du camion de pompiers, chacun se voit assigner une tâche. Un pompier s'occupe de la borne-fontaine : il dévisse le dessus, l'eau jaillit et libère les débris qui peuvent bloquer la sortie. Il ajoute un adaptateur pour brancher le tuyau.
Pendant ce temps, un autre pompier sort le tuyau du camion et le déplie sur le sol. Le troisième en saisit le bout et se dirige vers le feu pendant que son collègue s'assure que le tuyau n'est pas entremêlé.
Quand on rattache le tuyau à la borne-fontaine, la pression est forte. Il faut maintenant deux pompiers pour diriger le jet.
Après l'exercice, j'avais à peine la force de me remettre debout! Le poids de l'équipement pèse encore très lourd, et mes jambes n'y sont pas habituées.
L'immeuble en feu
Sans répit, on nous lance un nouveau défi, celui que je redoutais le plus : monter deux étages dans un édifice en feu. Toujours vêtue de mon équipement, je dois tirer jusqu'en haut le tuyau plein d'eau.
J'ai réussi, mais de peine et misère, en vidant ma bonbonne d'air en moins de 5 minutes. Les renforts sont arrivés et m'ont sortie de l'immeuble. Heureusement que tout était fictif et qu'il n'y avait pas réellement de feu.
L'entraînement des pompiers est vraiment exigeant. Ils perfectionnent sans cesse leurs connaissances. Ils font un travail difficile dans des conditions extrêmes et doivent intervenir en un temps record.
Les casernes manquent souvent d'effectifs. Je peux toutefois attester que je ne serai pas leur prochaine recrue. La journée a été très enrichissante, mais éprouvante. J'ai même cru un moment qu'ils allaient me consacrer la dernière activité, une séance de réanimation.
Chers pompiers et pompières, vous êtes courageux. Merci pour cette superbe journée!