Mathieu Blais : « J’ai toujours voulu être écrivain »

L'auteur Mathieu Blais
Photo : D.R.
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Mathieu Blais vient de faire paraître (Sainte-Famille), un roman noir, dur et sans complaisance sur la violence conjugale. Retour sur la génèse d'un livre qui fut d'abord une nouvelle finaliste du Prix de la nouvelle Radio-Canada en 2016 (Nouvelle fenêtre).
Dans (Sainte-Famille), Mathieu Blais adopte le point de vue d’un homme violent, mais aussi celui de sa conjointe et de leur enfant, victimes directes de cette barbarie domestique.
Déconstruire le mécanisme de la violence avec des mots
« Peut-être est-ce parce que je ne comprends pas la violence conjugale que j’ai décidé d’écrire sur celle-ci, de lui donner une extension littéraire, d’en déconstruire avec mes mots certains mécanismes », explique l'auteur qui a choisi d'adopter pour ce livre une posture empathique.
Utiliser les ressources qu’offre la littérature pour permettre d’évoquer l’horreur, la tension et l’urgence m’est apparu comme un immense défi. C’est un pari qui, je crois, ne pouvait être tenu qu’avec les possibilités qu’autorise la littérature. Celle qui dit, avec toutes les ressources dont elle dispose, ce qui ne serait pas dit autrement.

(Sainte-Famille), le livre de l'auteur et poète Mathieu Blais
Photo : Radio-Canada / Éditions Leméac
Sortir de sa zone de confort
Alors qu'il travaillait déjà depuis près d'un an sur le manuscrit de son roman, l'auteur a décidé d'en soumettre un extrait au Prix de la nouvelle Radio-Canada, une sorte de ballon d’essai pour lui.
Au fil des années, les Prix de la création Radio-Canada sont aussi devenus pour moi le coup de pied au cul nécessaire pour me motiver à pianoter de nouvelles gammes, tester du nouveau matériel. Surtout, sortir de ma zone de confort.
Sa stratégie s'est révélée gagnante puisque la nouvelle a été finaliste du prix et, l'année suivante, le roman a été publié aux éditions Leméac.
Il s'agit d'un quatrième roman pour Mathieu Blais, qui enseigne par ailleurs la littérature au Cégep Édouard-Montpetit.
L'auteur, qui vit avec sa conjointe et ses deux enfants dans le Vieux-Longueuil, a également publié cinq recueils de poésie. Et entre roman et poésie, « son cœur balance », dit-il.
Si la poésie reste le fer de lance de ma pratique, le lieu d’une exploration infinie et d’une absolue liberté, je dois admettre que l’écriture romanesque m’interpelle davantage ces derniers temps. Raconter une histoire, développer des personnages et laisser courir le verbe après le verbe, en utilisant toutes les ressources qu’offre la littérature, m’apparaît encore être la plus belle aventure de création.
La littérature comme un engagement
Poète, romancier ou nouvelliste, peu importe, Mathieu Blais écrit « depuis toujours », a « toujours voulu être écrivain » et cite Bernard Émond pour expliquer cette vocation qu'il voit comme un engagement.
Dans un monde qui se déshumanise, chaque geste de générosité est un acte de résistance et de liberté. Il reste à leur donner une dimension politique et sociale. Cela s'appelle l'engagement.
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