Vrombissement de Windsor : une oeuvre musicale sera enregistrée en 2018
Brian Garbet terminera l'enregistrement de son oeuvre l'année prochaine.
Photo : Radio-Canada / Colin Côté-Paulette
Un étudiant de l'Ouest canadien qui compose une oeuvre musicale inspirée de l'étrange son qu'on peut entendre dans certains secteurs de Windsor dans le sud-ouest de l'Ontario est de retour en ville pour son dernier voyage de recherche.
Un texte de Colin Côté-Paulette
Brian Garbet, un étudiant au doctorat en composition musicale à l’Université de Calgary, a entendu parler du vrombissement de Windsor il y a quelques années.
Il s’est tout de suite senti interpellé par le quotidien de certains Windsorois.
« Les basses fréquences et la pollution sonore peuvent être vraiment dangereuses pour la santé des gens », explique M. Garbet.
Depuis des années, des résidents de l’ouest de Windsor, de LaSalle et du quartier Delray à Détroit se plaignent d’un bruit ressemblant à une vibration, qui revient constamment à leurs oreilles.
L'usine de l'île Zug en cause?
Baptisé vrombissement de Windsor (Windsor Hum), le son proviendrait selon eux des zones industrielles de Windsor et de Détroit, mais particulièrement de l’île Zug du côté américain.
On retrouve sur l’île artificielle une usine de fer depuis plus de 100 ans.
Les résultats de deux études commandées par les gouvernements de l’Ontario et du Canada pointent également vers l’île Zug.
Inspirée d’autres compositeurs, comme Brian Eno, György Ligeti (2001: l’odyssée de l’espace) et Trevor Wishart notamment, la pièce de Brian Garbet rassemblera des sons enregistrés à Windsor et Détroit, des extraits d’entrevues avec des résidents, ainsi que de la clarinette, jouée par le musicien de Vancouver, François Houle.
« »
Son oeuvre fera vivre un voyage à l’auditeur.
« Ça va commencer dans un parc, après il y aura un segment avec des entrevues, ensuite avec des bruits d’industries. Après on va être sous l’eau et ça va finir avec de la clarinette jumelée au vrombissement de Windsor », explique Brian Garbet.
Actions du gouvernement
En août, la députée néo-démocrate d'Essex, Tracey Ramsey, a commencé à faire circuler une pétition (Nouvelle fenêtre) afin que le gouvernement prenne des actions concrètes quant au vrombissement.
« Ce qu’on veut ultimement, c’est régler le problème. On veut savoir d’où vient le son exactement et qu’il arrête », soutient Mme Ramsey.
La politicienne a également envoyé en juillet une lettre (Nouvelle fenêtre) à la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland.
Mme Tramsey espère recevoir une réponse du ministère le mois prochain.
Elle croit également que l'Amérique du Nord devrait avoir des lois plus sévères en matière de pollutions sonores si des citoyens sont dérangés par le bruit d'une usine.
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue à ce sujet.