L'école Baril rouvre ses portes après sept ans de rénovations
Le gymnase de l'école Baril
Photo : Radio-Canada / Anne-Louise Despatie
Fermée depuis juin 2011, l'école primaire Baril, située dans Hochelaga-Maisonneuve, avait été la première à attirer l'attention sur le problème des moisissures dans les écoles. Après des années de revendications et de longs travaux, l'école a enfin rouvert ses portes jeudi.
L'école Baril est devenue un symbole à Montréal. Elle avait été la première de trois écoles de l'est de Montréal à fermer ses portes en raison de contamination fongique qui rendait les élèves et le personnel malades.
En 2013, un rapport accablant de la Direction de la Santé publique concluait que près de 60 % des élèves de l'école Baril étaient affectés par des problèmes de santé « probablement ou possiblement » liés à la qualité de l'air au sein de l'institution.
Mais aujourd'hui, l'école a repris vie et les élèves qui étaient en maternelle au moment de sa fermeture ont pu revenir terminer leur cycle primaire dans leur quartier.
La nouvelle école a coûté près de 19 millions de dollars, et la préservation du portail du bâtiment centenaire a retardé les travaux, mais à en juger par les réactions des élèves et des enseignants, l'investissement et l'attente en ont valu la peine.
« Ça nous dit qu'on a bien fait de faire ça, et j'espère que toutes les écoles qui ont des problèmes de contamination, les écoles qui sont désuètes ou qui doivent être rénovées ou agrandies vont avoir la chance qu'on a », a indiqué à Radio-Canada l'enseignante Michèle Henrichon.
Diane Beaudet, une mère d'élèves de l'école, a tenu à rappeler que ce résultat est « l'aboutissement d'un travail de longue haleine ».
Vous savez, à l'école Baril, on a fait école avec tout ce qui est problème de qualité de l'air.
Le maire de l'arrondissement, Réal Ménard, a d'ailleurs reconnu que cette bataille avait d'abord été menée par des femmes, mères d'élèves et enseignantes.
« Merci de votre élégance têtue, et de votre persévérance efficace », leur a-t-il adressé à l'occasion de la réouverture officielle.
Le projet n'aurait toutefois pas été possible sans le soutien de l'ensemble de la communauté, et l'apport du gouvernement.
« Il y a eu aussi une prise en charge provinciale, et ça, c'est important; le gouvernement ne peut plus banaliser la situation », a précisé la présidente de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal, Catherine Renaud.
La longue saga de l'école Baril aura permis d'envoyer un message clair : l'enjeu de la qualité de l'air dans les écoles ne peut plus être dissimulé sous une couche de peinture.
Avec les informations d'Anne-Louise Despatie