Un programme pour contrer la pénurie de paramédicaux bilingues au N.-B.

Ce qui attire notamment des étudiants comme Lyne Hottot, c'est l'absence de routine dans le métier.
Photo : Radio-Canada
Un nouveau programme au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB) devrait permettre d'atténuer la pénurie de paramédicaux bilingues au Nouveau-Brunswick.
Le CCNB offre cette formation depuis juin. Le programme de soins paramédicaux primaires a une durée de 64 semaines.
Dix-sept étudiants se sont inscrits à la formation donnée en français à Campbellton et retransmise à Fredericton par vidéoconférence.
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Il en faudra plus pour répondre à la demande, signale Jérémy Veilleux, coordonnateur du programme.
« Il y a un manque flagrant de [paramédicaux], effectivement. Ici, dans la région du Nord, on sait qu'il en manque environ une cinquantaine [...] pour combler le déficit. Alors, on essaie d'en former beaucoup. »
Des étudiants de divers horizons
Parmi les inscrits, on remarque quelques étudiants d'âge mûr, des gens qui souhaitent prendre un nouveau départ dans une profession très demandée.
Lyne Hottot a longtemps gagné sa vie comme serveuse dans un resto-bar.
« Après 20 ans dans les bars, c'est mon tour de changer de bord puis d’aller aider les clients. J'aimais vraiment travailler avec les clients, mais j'avais besoin d'un nouveau challenge. Donc, je vais encore travailler avec le monde, mais là, je vais encore plus les aider... »
Après la fermeture de l'imprimerie où il a travaillé la majeure partie de sa vie, Marcel Rioux s'est expatrié dans l'Ouest canadien pendant quelques années, avant de pratiquer brièvement la pêche au homard.
« Je viens d'avoir 50 ans... Oui, c'est une grosse décision, mais pourquoi pas? Pourquoi pas? Puis, je pense que je vais bien faire ça, d'après moi. On a de bons professeurs, c'est bien le fun! On a un bon cours », affirme-t-il, enthousiaste.
Le désir d’aider son prochain
Un étudiant de Fredericton, Patrick Vienneau, estime que tous ceux inscrits au programme sont motivés par le désir d’aider les autres.
« Je pense que tous les ambulanciers ont juste le désir d'aider, dans le fond. C'est une profession d'aider vraiment… »
Ce désir d'aider est justement une des qualités essentielles du métier, affirme Jérémy Veilleux.
« Ça prend beaucoup d'empathie, une très bonne patience, pouvoir bien divulguer le message qu'on veut [transmettre], être capable de s'adapter rapidement à toutes les situations. »
Ce qui attire Lyne Hottot, c’est aussi l’absence de routine dans ce métier.
« Au bar, tu travaillais puis tu savais jamais ce que t'allais voir. C'était tout le temps différent. Puis dans ce métier, c'est la même chose. On ne sait jamais sur quoi on va arriver, ce qu’on va voir! »
Le nouveau programme devrait aider Ambulance Nouveau-Brunswick à mieux respecter ses obligations de service en français, elle qui a subi bien des critiques à ce sujet ces dernières années.
D'après un reportage de Serge Bouchard